Frissons d’hiver ; les froidures de décembre engourdissent la ville. Le soleil, est si bas qu’il peine à faire illusion. Au soir venu, les lumières de Noël prennent le relais, annonçant l’imminence d’un événement. Ce n’est plus vraiment un message christique qu’elles délivrent. La fête de Noël, depuis longtemps, a troqué sa dimension purement religieuse pour des contours païens. Un rite presque immuable qui se reproduit avec un ordre, des gestes, des objets, un décor. La célébration exalte les valeurs de la famille, transcendant ainsi les générations pour mieux mettre en exergue les liens du sang. Et derrière ce rendez-vous récurrent se manifeste une frénésie de consommation. Vitrines achalandées, étales gorgées de produits, rayons entiers d’objets en tout genre : le commerce s’en donne à cœur joie après les grises mines de la crise.
Présent et absences
L’hiver s’illumine avant de retomber dans sa torpeur blafarde. Noël, toutefois, se délave au fur et à mesure de l’existence. L’émerveillement n’existe que dans le regard naïf des enfants. Au-delà, l’esprit se brouille et se perd dans les contradictions, hésitant entre les souvenirs vivaces et la force de l’instant présent… A la table du réveillon, les fantômes côtoient les vivants, des ombres se glissent derrière les convives. Et la mémoire, immanquablement, saisit au collet comme un cordon ombilical qui viendrait brutalement rattacher au passé. Noël, c’est tout cela : des guirlandes qui clignotent, un décor qui se met en place, un entrelacs d’ombres et de lumières, d’élan et de relent, de cœur joyeux et de vague à l’âme.
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