Le grand retard de l’Intercités 5983, vendredi dernier, a provoqué la mobilisation quasi générale des médias et dans la foulée celle des parties prenantes. Stéphanie Picard et Thomas Godenèche, représentants du groupe des usagers de la ligne Clermont-Paris, ont pu obtenir un rendez-vous avec Amandine Thomas Commin, directrice générale d’Intercités et Julien Vanderpotte, qui porte la responsabilités des affaires publiques. Ce rendez-vous a été l’occasion de reprendre les annonces faites lors du dernier comité de pilotage de décembre et faire le point sur les mises en place effectives et sur les axes d’amélioration possibles.
Manque de locomotives
Le gros problème du moment est le manque de locomotives en état de fonctionner. Plusieurs d’entre-elles ont été endommagées lors de chocs avec des animaux, des sangliers notamment et des arbres. Elles devraient prochainement sortir des ateliers et reprendre du service, réduisant un peu les tensions. Dans la foulée, la machine de secours supplémentaire qui doit stationner à Nevers pourra enfin prendre position. Les délais d’attente constatés dans les centres de maintenance ont été allongés, ces derniers temps, faute de personnel, une situation pointée en son temps par la CGT, mais la direction d’Intercités annonce que les équipes des centres sont en phase de renforcement.
Un train… de mesures
Lors de ce rendez-vous, la question de la gestion de crise à également été évoquée. Il est évident que les pannes et les incidents techniques sont inévitables sur ce type de ligne qui rappelons-le, ne bénéficie pas d’aménagements de sécurité comme pour les lignes TGV. Mais lorsque les incidents surviennent, les carences de l’organisation générale conduisent à des situations difficilement supportables pour les usagers. Un ensemble de mesures a été évoqué par Intercités et sera affiné prochainement mais on ne peut s’empêcher de montrer quelques doutes. Le comité de pilotage était censé améliorer les choses, or depuis sa mise en place, il y a 18 mois suite à un retard record, la situation s’est nettement dégradée. Quant à la convocation du PDG de la SNCF par Christophe Béchu ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires*, elle apparaît comme un « coup de com » pour apaiser les esprits, car Jean-Pierre Farandou ne va certainement pas sortir de solutions miracles de son chapeau, l’entreprise qu’il dirige n’en a plus les moyens.
Clermont-Paris : patience, patience
Amandine Thomas Commin confirme la livraison des nouvelles rames Oxygène fin 2026, un délais impossible à raccourcir, le constructeur étant au maximum de ses capacités. Les Usagers du Clermont-Paris doivent donc s’armer de patience pour les trois années à venir, car avant que les nouveaux trains ne remplacent totalement les anciens, s’ouvrira une période de cohabitation qui connaîtra forcément des perturbations.
Rappelons enfin que la régénération de la ligne ne permettra pas un abaissement sensible du temps de voyage. La pétition pour un Clermont-Paris en 2h30 est toujours en ligne. Elle est forte de 12 000 signatures.
* Christophe Béchu assure l’intérim en attendant que le gouvernement soit doté d’un ministre des transports.
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