Partir à temps ; ne pas effectuer le combat de trop, celui qui écorne l’image, gâte les impressions, nuance les souvenirs, apporte le trouble. C’est tout un art de vivre que de savoir s’effacer lorsqu’il est l’heure, de ne pas s’accrocher indéfiniment à une situation, une position, un emploi, un poste… ou une histoire d’amour. Cette disposition est rarement le propre des responsables politiques plutôt occupé à conserver leur pouvoir plutôt qu’à le remettre entre d’autres mains. Est-ce par manque d’humilité ou par obsession de conserver leurs prérogatives ? En sport, il ne semble pas évident, non plus, de tourner les pages. Combien de champions glorieux ont ainsi vu leur étoile pâlir au travers de compétitions superflues ; pour ne pas avoir su se retirer au bon moment. Certains ont même tenté d’effectuer des come-back inutiles comme s’ils cherchaient à retrouver l’essence même de leur jeunesse. Le cas de Tiger Woods, dont les retours sur les greens sont aussi récurrents que chaotiques, voire pathétiques, apparaît exemplaire de cette difficulté à quitter la scène.
Sans faute
L’entraîneur du Clermont Foot, Pascal Gastien, avait jusqu’alors tout réussi avec le club auvergnat : l’amener jusqu’à l’élite, un exploit dans cette ville obsédée par le rugby ; le hisser jusqu’à la huitième place du championnat 2022-2023, en mouchant au passage le Paris Saint Germain, détesté par une bonne moitié des Français… L’été dernier, pourtant, il annonçait qu’il effectuerait une dernière saison avec l’équipe. Ce qui, aussitôt, ne manquait pas d’inquiéter. Quels seraient les effets psychologiques d’une telle annonce ?
Relégation en vue
Entré dès le début de l’actuelle saison dans une spirale négative, le Clermont Foot est aujourd’hui une « solide » lanterne rouge. A dix journées de l’issue, on voit mal le club échapper à la relégation et à un retour à l’ordinaire de la Ligue 2… au moment même où l’extension du Stade Gabriel-Montpied est enfin engagée. L’entraîneur, hier encensé, est sur le point d’être remercié tant dans l’espoir de provoquer un déclic que dans une perspective d’avenir à moyen terme. Ce qui en dit long sur la versatilité de l’actualité sportive. Dans quelques semaines, Pascal Gastien pourra méditer sur l’ingratitude de ses dirigeants et de l’opinion publique ou simplement regretter d’avoir effectué l’année de trop. Décidemment, sortir par la grande porte n’est pas donné à tout le monde.
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