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Whonder Wheel.
Chroniques

Les cinéphiles ont aimé février

Quel bel hiver pour les cinéphiles et quel superbe mois de Février qui nous a permis de découvrir deux jeunes metteurs en scène français, de voir les films des anciens et aussi de déguster un pur chef- d’œuvre signé Paul-Thomas Anderson.

Les Français

Saluons d’emblée Samuel Jouy et Xavier Legrand, auteurs respectivement de « Sparring » et de « Jusqu’à la garde »,  films audacieux qui renouent avec un certain cinéma de genre qui manquait quelque peu à nos cinéastes hexagonaux. « Sparring », mené de main de maître par Mathieu Kassovitz est un film sur la boxe, genre qui était plutôt l’apanage du cinéma américain. Quant à « Jusqu’à la garde », il s’agit d’un thriller qui s’appuie sur des drames conjugaux, encore trop fréquents dans notre société. Le final n’est pas sans évoquer Kubrick, ce qui n’est pas un mince compliment. Soulignons que ces œuvres sont les premiers films de jeunes auteurs à suivre avec passion.

Les Anciens

« Wonder Wheel » de Woody Allen est une pure merveille. Le maître nous éblouit une fois de plus par sa manière de construire un film,  relativement condensé et qui se révèle, pourtant, d’une rare complexité. Chaque personnage, pitoyable et parfois cruel, est étudié avec un art de la psychologie qu’Allen partage avec Ingmar Bergman, l’un de ses inspirateurs. En plus, le film est d’une beauté incroyable grâce à la photographie de Vittorio Storaro. A ceux qui lui ont reproché de ne pas faire rire, il répond imperturbable : « Il n’y a aucune raison qu’il y ait de l’humour puisque c’est un film sombre ». Oui, sombre et étincelant. Par contre Steven Spielberg, que les fans attendaient avec impatience, déçoit avec « Pentagon papers » qui  narre avec force bavardage une histoire connue. Evidemment Spielberg peut nous étonner de temps en temps par une trouvaille de mise en scène mais on a la fâcheuse impression qu’il est déjà dans la course aux oscars et qu’il semble s’ennuyer au même rythme que le spectateur

Phantom thread

Phantom Thread.

Le huitième film de Paul-Thomas Anderson, »Phantom thread » est une totale réussite: pénétrant dans l’univers enfiévré d’un grand couturier londonien, le réalisateur nous plonge dans une histoire d’amour vénéneuse qui nous rappelle les grands films d’Hitchcock , en particulier « Les amants du Capricorne ». La première partie de l’œuvre nous montre Reynolds Woodcock, assisté de sa sœur et de sa nouvelle conquête Alma, travaillant à concevoir des robes très originales, avec autorité. Et puis l’amour que lui voue Alma va devenir une bataille pour maîtriser l’homme qu’elle va dominer selon une méthode peu digeste. Ce synopsis n’est qu’un pale aperçu de la richesse du film, le meilleur qu’Anderson nous ait jamais offert. Sa mise en scène est constamment inspirée et sa caméra effectue des volutes qui plongent le spectateur dans un nirvana visuel. Mention aussi à Daniel-Day Lewis qui fait parfois penser à Brando et aussi à Vicky Krieps incarnant Alma, avec une sorte de douceur terrible. A voir pour écarquiller ses pupilles et aimer le Grand Cinéma.

À propos de l'auteur

Roger Herzhaft

Né à Strasbourg, il a exercé la profession d'opticien, passionné depuis toujours par le 7ème Art. Arrivé à Clermont-Ferrand en 1992, il fonde alors le "Cercle des Amis du cinéma" qu'il dirigera jusqu'en 2016,en tant que président. A animé ‌des émissions de télé et radio sur Clermont-Première, Radio Nostalgie et Radio France Bleu Pays d'Auvergne. Il aime en particulier le Western, Hitchcock, Truffaut, Steven Spielberg.

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