Dans le cabinet de consultation du professeur Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie médicale au CHU de Clermont et président du comité scientifique temporaire sur le cannabis à usage médical, le ministre de la santé Olivier Véran a assisté vendredi à la toute première prescription d’un traitement à base cannabis. Il y a fait connaissance avec un patient en attente, depuis plusieurs années, d’une solution contre la douleur que lui impose sa maladie.
Cette prescription, a lancé la première expérimentation programmée pour deux années dans 200 centres de références répartis dans 170 hôpitaux. 3 000 patients français sont concernés dont une soixantaine en Auvergne. A Clermont, ils seront suivis par des médecins coordinateurs du CHU et du centre de lutte contre le cancer Jean-Perrin.
Autorisé par décret
Les premières expérimentations de l’usage médical du cannabis en France ont été autorisées par un décret paru en octobre 2020. Lorsque l’on parle de cannabis médical, on parle d’un produit classé stupéfiant comme la morphine, répondant à des standards pharmaceutiques. Il est donc prescrit par un médecin et délivré par un pharmacien. Autant oublier l’image fantasmée et romantique, de patients en train de fumer des joints pour soulager leurs douleurs… les produits prennent la forme d’huile à absorption orale ou de fleurs de à inhaler avec des appareils spécifiques et médicaux. L’expérimentation qui débute, fait suite à une étude des deux principaux composants du cannabis, le CBD cannabidiol et le THC, tetrahydrocannabinol. Le mot cannabis désigne en fait, différentes plantes contenant de nombreuses molécules dont certaines, seules ou associées ont des vertus thérapeutiques. Comme l’explique le professeur Nicolas Authier, « Lorsque l’on parle cannabis médical, on parle non pas d’une substance isolée mais d’une association de molécules dans une indication précise. On fabrique des médicaments très différents les uns des autres de par leur composition. Ils ont ainsi des intérêts thérapeutiques et des profils différents. » La prise en charge vise cinq pathologies graves : Certaines formes d’épilepsie, douleurs réfractaires, effets secondaires de la chimiothérapie, certaines douleurs liées à la sclérose en plaques et soins palliatifs.
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