« Notre fils a récemment été diagnostiqué autiste. Cela a presque été un soulagement car, enfin, nous savions… Il est âgé de trois ans et demi. Depuis des mois, nous étions en souffrance : nous ne comprenions pas ses mouvements compulsifs, ces sons indéfiniment répétés et, surtout, ce qui semblait de l’indifférence à notre égard. J’avais l’impression qu’il nous rejetait. Il est si bizarre. Je me sens démunie. J’aimerais tellement savoir comment mieux m’occuper de lui… »
La plupart des parents d’autistes se trouvent désemparés par le refus de lien « classique » que manifeste leur enfant. Celui-ci remet fondamentalement en cause leur quête de sens, alors qu’elle était au centre de leur vie avant sa venue au monde. Votre fils est indifférent à votre besoin des autres. Sa perception du temps, de l’espace et des relations avec tout ce qui est extérieur à son corps va vous inciter à regarder le monde d’une autre façon. Cela vous impose de laisser votre éducation, vos principes, vos idées toutes faites au vestiaire.
Pourquoi faire ce pas de côté ? Pour miser – quand même – sur votre rencontre au travers d’une présence de votre part la plus effacée possible mais bien réelle.
« Retrouver la simplicité dans l’originalité, et la règle du silence dans la quiétude, tels sont les arts premiers à l’accompagnement des autistes. » Annick Deshays (Libres propos philosophiques d’une autiste). Certains autistes témoignent du cheminement qui leur a été nécessaire pour trouver le moyen d’entendre les autres, pour ne pas avoir trop peur de vivre en société.
Pas de solution standard
Il n’y a pas de solution standard pour que votre enfant y parvienne. Chacun autiste doit inventer la sienne propre. Elle ne relève pas de l’apprentissage (ou si peu) mais surtout, de la créativité. C’est à partir de ce que votre enfant a de plus spécifique qu’il trouvera sa voie, qu’il pourra progressivement accepter de renoncer à ces protections que représentent les rituels que vous évoquez.
Mais pour qu’il puisse découvrir ce qu’est pour lui la bonne voie et qu’il consente à s’y engager, il a besoin d’établir une relation avec vous.
Ne craignez ni ses symptômes, ni ses bizarreries, prenez-les comme sa création. Soyez humble, oubliez votre savoir pour apprendre de lui. Ainsi l’aiderez-vous à devenir ce qu’il est et à accepter d’établir un lien social. La contrainte, l’apprentissage et la volonté ne servent souvent à rien d’autre qu’à entretenir son besoin de se protéger des autres.
C’est un chemin difficile qui vous attend, mais tellement enrichissant.
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