Dans notre série Que faire, que voir cet été à moins de 100 km de Clermont ?, direction Vichy, pour accompagner Albert Londres en Asie.
Né dans la ville thermale bourbonnaise à la fin du XIXe siècle, ce journaliste et écrivain fait partie de la caste des grands reporters. Après avoir débuté sa carrière comme journaliste politique, il devient correspondant de guerre durant le conflit de 14-18 avec une habilitation militaire qui lui permettra, dès 1919, de faire des reportages à l’étranger. Un de ses reportages de terrain en Italie lui vaut son licenciement du Petit Journal, sur ordre de Clemenceau lui-même. Le journaliste a relaté dans un article, le mécontentement des Italiens à propos des conditions de paix négociée par le chef du gouvernement. Suite à cet épisode qui ouvre le débat de l’indépendance de la presse vis à vis du pouvoir politique, Albert Londres est embauché par L’Excelsior, quotidien illustré pour lequel il se rend à l’étranger avec un premier voyage au pays des Soviets.

Un périple dans les pays asiatiques

Du mois d’octobre 1921 au mois de novembre 1922, Albert Londres parcourt ensuite le Japon, la Corée, l’Indochine, la Chine, l’Inde, en empruntant les moyens de locomotion de l’époque principalement le train et le bateau. Durant ce voyage hors norme dans le premier quart du XXe siècle, il publie des reportages permettant de comprendre la géopolitique dans cette partie du monde, accédant ainsi au statut de grand-reporter. Il envoie régulièrement des cartes postales à sa famille qui réside à Vichy. Durant ce périple, le journaliste rencontre Paul Claudel, alors ambassadeur de France au Japon. En Inde, il dresse des portraits de Gandhi et de Nehru. En France ces reportages sont édités sous forme de livre : La Chine en folie, Au Japon, En Inde, En Indochine.

L’exposition Embarquons avec Albert Londres

Jusqu’à l’automne prochain, l’exposition Embarquons avec Albert Londres, présentée dans sa maison natale propose, une plongée dans la réalité des peuples d’Asie dans les années 20 mais aussi des conflits. Sur deux étages, des panneaux, des vidéos, des photos, des articles rédigés sur place avant d’être envoyés par «câbles» à Paris à la rédaction de l’Excelsior, rendent compte de la vie sur place et de la manière dont Albert Londres fait son travail avec sa vision du journalisme engagé. Cette vision fait d’ailleurs toujours autorité puisque chaque année depuis 1933, un prix à son nom est décerné aux meilleurs grands reporters francophones.

Embarquons avec Albert Londres, Maison Albert Londres 1 rue Besse à Vichy 03200 jusqu’au 31 octobre 2024.
Durée de la visite : 3heures environ. Jauge limitée. Renseignements : maison.albertlondres@gmail.com