Pour s’imposer face aux véhicules thermiques, les véhicules électriques doivent relever deux défis de taille : l’autonomie et le temps de recharge. Cette problématique se pose de la même façon pour les compétitions. Si les courses des championnats Formula e et Moto e sont spectaculaires, elles sont condamnées à être brèves. Les pilotes doivent à tout prix gérer la consommation électrique tout en étant aux avant-postes et pas question non plus de disputer deux manches d’affilé, le temps de recharge prenant un certain temps. Dans ce contexte technique, l’organisation de courses d’endurance pour engins électriques à batterie semble quasi impossible. Pour l’instant la principale piste explorée est celle de l’hydrogène avec une pile à combustible alimentant des moteurs électriques. Cette technologie est d’ailleurs au cœur du projet Mission H24 auquel participent Michelin et Symbio avec l’objectif d’engager un prototype aux 24 heures du mans 2027.
Participer aux 24h du Mans moto d’ici 2028
Deux ingénieurs diplômés de SIGMA Clermont, portent actuellement un projet de moto à batterie pour l’endurance. Dorian Mieusset, ingénieur piste moto spécialisé dans la mise au point des machines de compétition et Alexis Bosson, responsable méthodes chez Don Foster entreprise de l’Allier produisant des pièces high-tech et des composant pour la compétition. Ces deux ingénieurs ont embarqué leur ancienne école dans le projet SIGMA Regen Superbike avec l’ambition de concevoir, développer et exploiter la première moto électrique qui participera aux 24h du Mans moto d’ici 2028, en catégorie « expérimental ». L’équipe espère par la même occasion remporter l’EWC Cares Trophy qui récompense les actions sociales et environnementales des équipes en course.
20 étudiants et 3 enseignants de la spécialité mécanique de SIGMA Clermont s’investissent dans ce projet unique au monde durant des heures dédiées de formation mais aussi sur leur temps libre. Ils travaillent sur l’intégration d’une motorisation électrique mais surtout sur le développement d’un système innovant de régénération d’énergie et de changement rapide de batterie pour la compétition en utilisant l’énergie des roues. Le système est développé dans le secret car l’enjeu est très important mais le groupe ne cache pas son ambition de concevoir la moto de compétition présentant le meilleur ratio performance/autonomie au monde et surtout de devenir la première moto électrique à finir la course.
Mi septembre 2024, une première version de la moto sera présentée lors de la semaine de la mobilité à Clermont. À noter également que National Motos est devenu partenaire de SIGMA Regen Superbike, un allier de grande compétence puisque cette équipe aligne des motos et des équipages en endurance depuis 1971. C’est d’ailleurs l’équipe ayant le plus d’expérience aux 24h du Mans moto avec 46 participations sur 47 éditions dont 1 victoire scratch en EWC et deux victoires en SST en 2021 et 2024.
Sur 4 roues aussi
Depuis 2 ans, des étudiants de SIGMA Clermont, avec le concours d’homologues de Polytech Clermont pour la partie électronique, sont mobilisés dans l’aventure Formula Student, une compétition automobile étudiante créée par la SAE International, Society of Automotive Engineers, en 1978. Sur leur temps libre, les étudiants travaillent à la conception d’une monoplace électrique de course répondant au règlement de la compétition et à des objectifs précis de performance. Ils espèrent rejoindre les 800 écuries présentes dans le monde, dont 12 en France, qui participent à la formule. La voiture a été admise aux 5 courses auxquelles elle avait candidaté. avec une première manche disputée dès le mois de juillet en Suisse. La voiture sera elle aussi présentée sans doute en dynamique place de Jaude lors de la semaine de la mobilité à Clermont. “La notion de décarbonation passe par les mobilités électriques » explique Nicolas Gayton, directeur de l’école Sigma ajoutant « Montrer que l’on peut faire de beaux objets à partir d’énergie électrique, c’est l’un des enjeux de l’école”.
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