Depuis plus de 40 ans, Yves Popet travaille sur le thème du carré de manière exclusive. Lui même a un peu de mal à expliquer ce phénomène. On pourrait l’imaginer largement influencé par des courants qui ont animé l’art du XXe siècle comme le cubisme ou l’abstraction, par des peintres comme Mondrian, Klee, Malevtich ou Aurelie Nemours… mais, en réalité, il ne revendique aucune appartenance à un courant ou un groupe, il avoue même adorer des artistes comme Francis Bacon ou les italiens, Fra Angelico ou Piero della Francesca, ses préférés auxquels il voue une profonde admiration, au point d’ailleurs de se rendre régulièrement en Italie pour voir et revoir leurs tableaux.
La recherche de l’équilibre, du vide selon Yves Popet
La géométrie c’est imposée d’elle-même dans la peinture d’Yves Popet, après quelques vagabondages artistiques. Lorsqu’il avait 25 ans, il s’est concentré sur le carré « à cause de sa forme parfaite » au point d’en devenir une véritable obsession. « J’ai affiné mon œuvre jusqu’à ne plus avoir qu’une ligne droite, horizontale, verticale dans un carré, peut-être la recherche de l’équilibre, du vide » explique-t-il. Lorsque sa production ne lui permettait pas encore de gagner correctement sa vie l’artiste a longtemps travaillé à mi-temps en tant que dessinateur chez un architecte qui ne lui demandait pas de dessiner des courbes… D’où lui vient ce besoin quasi vital de ligne droite ? peut-être de la forme rectangulaire des flèches de la cathédrale de Reims, la ville de son enfance, mais rien n’est moins sûr
Stimulateur cérébral
Yves Popet travaille sur toile ou sur papier, à la peinture acrylique et au pastel sec appliqué au doigt. Il produit une cinquantaine d’œuvres par an, toutes répertoriées de manière mathématique, avec l’année et un numéro de série. Face à ses tableaux, une fois passé l’étonnement d’une rectitude sans faille, bien qu’issue d’un geste à main levée, les combinaisons de couleur agissent comme un stimulateur cérébral. Nul ne doit alors chercher de signification dans la forme primaire. Il s’agit alors de laisser agir les oppositions chromatiques génératrices de variations multiples et de nouveaux équilibres. « Lorsqu’on me demande comment aborder ma peinture, je ne réponds pas, je ne donne aucun conseil autre que celui de prendre le temps de regarder » explique Yves Popet faisant souvent référence à Marc Rothko.
Ce dernier disait « L’artiste invite le spectateur à faire un voyage dans le champ de la toile… S’il ne fait pas ce voyage, le spectateur passe à côté de l’expérience essentielle du tableau ».
Yves Popet, œuvres récentes à découvrir à la Galerie Louis Gendre & Ko, 7 rue Charles Fournier à Chamalières. Exposition ouverte du mercredi au vendredi de 14h à 19h et le samedi de 10h à 18h jusqu’au 9 mars 2024.
Commenter