Yann Arthus-Bertrand fait partie des 4 grands témoins* de la 24e édition du Rendez-Vous International du Carnet de Voyage. Le photographe, réalisateur et président de la Fondation GoodPlanet, profite de sa présence à Clermont pour poser, trois jours durant, son fameux yabstudio, au cœur même de la manifestation, afin de photographier des habitants de la région. Avec ce studio, il poursuit inlassablement un travail de mémoire entamé il y a plus de 30 ans.
Le yabstudio, une aventure humaine et photographique entamée en 1993
L’aventure yabstudio débute en 1993 suite à une commande de l’hebdomadaire l’Express qui souhaite un reportage photographique en forme d’instantané de la France et des Français. Cette commande ouvre une période qui perdure encore et qui s’est enrichie dans les décennies 90 et 2000 par des prises de vue sur l’ensemble du territoire. Chaque pose constitue une mémoire commune, alimentant image par image, un portrait social de la France. Depuis le démarrage de ce projet, près de 25 000 personnes sont passées devant l’objectif du photographe qui s’emploie à « réaliser des images simples et authentiques ». Afin que tout le monde soit logé à la même enseigne, Yann Arthus-Bertrand réalise les prises de vue sur un unique fond, une grande bâche en toile de jute qui constitue un cyclo on ne peut plus sobre. En l’absence de tout décor, les participants sont « invités à revêtir leur tenue de travail ou du quotidien », ils peuvent venir accompagnés. Certains posent avec des personnes qu’ils aiment, avec leurs proches, leurs collègues de travail ou leurs animaux.
Des dizaines de milliers de portraits réalisés
En 30 ans, le yabstudio s’est posé un peu partout en France, à Paris et les grandes villes, mais aussi dans des villes moyennes ou rurales. Les shootings ont eu lieu, dans des usines, des écoles, au Salon de l’agriculture, à la Fête de l’Huma, sur le chantier de l’Atlantique ou celui du village olympique de Paris, au Cadre noir de Saumur, chez Bartabas… Juste retour des choses, le yabstudio a aussi été installé dans les locaux de l’Express. À chaque séance et selon les lieux, entre 50 et 1000 personnes défilent devant la toile de jute à la couleur si caractéristique. Au total, au début de l’année 2025, des dizaines de milliers de portraits auront été tirés durant 45 studios installés partout dans l’hexagone auxquels s’ajoutent les séances réalisées dans un studio fixe situé dans le XVe arrondissement de Paris, ouvert ponctuellement durant l’année. Quelques dates sont encore au programme dont celle organisée à Clermont, à l’occasion Rendez-Vous International du Carnet de Voyage**.
Clap de fin prochain
Une rencontre avec le démographe et historien français Hervé Le Bras, l’an passé, a scellé le sort du yabstudio. Yann Arthus-Bertrand a en effet décidé de terminer ce travail photographique pour l’enrichir d’une dimension démographique et pédagogique à la manière d’une enquête de l’INSEE. Le photographe envisage de créer de « grands tableaux visuels, qui offrent à voir la diversité de celles et ceux qui peuplent la France ». La matière photographique accumulée durant toutes ces années est aujourd’hui suffisante pour dresser le grand portrait de la France et de ses habitants. Cela donnera lieu à l’édition d’un livre et à une exposition itinérante déjà considérée comme majeure.
Samedi 16 novembre à 17h15 une rencontre est prévue dans le grand amphithéâtre de Polydome. Yann Arthus-Bertrand fera récit de son parcours, de ses débuts en tant que photographe animalier au Kenya jusqu’à la création de la Fondation GoodPlanet avec comme fil rouge son engagement envers l’humanité et la biodiversité.
*Les 4 grands témoins sont Yann Arthus-Bertrand, Jean-Christophe Rufin, Franck Pavloff et André Velter
** Les prises de vues n’ont lieu que sur inscriptions
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