Richard III, dernier roi d’Angleterre de la maison d’York, couronné de 1483 à sa mort, est affublé de l’image d’un grand méchant et d’un monstre assassin, supprimant tous ceux qu’il voyait comme des ennemis. Même si les historiens n’ont pas vraiment réussi à prouver les meurtres qu’on lui attribue, William Shakespeare l’a propulsé au panthéon des sanguinaires. La renommée du monarque serait donc infondée contrairement à sa perfidie qui est davantage avérée. Quoi qu’il en soit, il est aujourd’hui un personnage majeur du répertoire théâtral, idiot et violent embarquant dans son sillage des individus prêts à tout pour atteindre leurs objectifs. La pièce de Shakespeare moult fois jouée et adaptée pour le cinéma continue d’être une base très appréciée des metteurs en scène qui y puisent pas mal d’éléments, toujours d’actualité, quand il s’agit de tacler l’homme et la société. Cette matière n’a pas échappé à Vincent Macaigne qui en propose aujourd’hui une libre adaptation intitulée Avant la terreur qui « interroge la bêtise et la férocité humaine ».
Bouffonnerie violente par Vincent Macaigne
Un décor brut, des tables, des chaises, des accessoires et des armes à feu suffisent à celui que l’on considère comme « le trublion de la scène française » pour faire entendre son point de vue sur une société contemporaine trop violente et très bien illustrée par la folie qu’autorise le théâtre. Sa version de Richard III « donne corps à une bouffonnerie violente que seule la présence d’enfants vient, par moments, apaiser ». Face au cahot qui règne sur le plateau, chacun est invité à se poser les questions sur la déshérence de l’humanité, inéluctable chemin vers l’apocalypse.
Avant la terreur, d’après Shakespeare et autres textes. Vincent Macaigne : écriture, mise en scène, conception visuelle et scénographique.
La Comédie de Clermont, boulevard Mitterrand, mercredi 29 à 19h30 et jeudi 30 mai 2024 à 20h
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