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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Un roi, un pape et la République

Si la saison touristique est maintenant achevée, la France peut encore accueillir de prestigieux visiteurs. Preuve en fut donnée ces derniers jours.

Un pape à Marseille, un roi à Versailles. Tandis que le chef de l’église « catholique, apostolique et romaine » se rendait non pas en Avignon (résidence du souverain pontife entre 1309 et 1378) mais dans la très cosmopolite cité phocéenne, le souverain britannique et gouverneur suprême de l’église anglicane poursuivait sa visite sur le sol français. Non sans avoir participé auparavant à un dîner en grandes pompes au château de Versailles, au beau milieu d’une chic assistance. Sans avoir à se démultiplier, ce qui eut été proprement miraculeux, le très républicain Emmanuel Macron a pu ainsi les rencontrer successivement et se glisser dans le costume qui lui convient le mieux : celui d’hôte affable et souriant, faisant ainsi apparaître sa jeunesse face à deux hommes d’âges mûrs.

Un pape très politique, un roi très « climatique »

De sensibilité différente de ses prédécesseurs, Jean-Paul II et Benoît XVI, le pape François s’est érigé en défenseur des migrants (« un devoir d’humanité » estime-t-il), prêchant contre l’indifférence  lors des « Rencontres méditerranéennes ». Mettant les pieds dans le plat, il a ainsi abordé un sujet évidemment d’actualité et éminemment politique qui divise les opinions européennes en pleine crise migratoire. Quant à Charles III, après avoir réaffirmé les liens intimes entre la France et le Royaume uni, il a souhaité consacrer sa dernière journée sur le sol hexagonal à l’environnement après avoir déjà plaidé pour une nouvelle « entente » sur le climat devant le Sénat, au Palais du Luxembourg.

A travers les siècles

Au-delà de leur bizarre concordance (on sait toutefois que la venue du nouveau roi d’Angleterre avait été retardé à la suite des mouvements sociaux liés à la réforme des retraites), ces deux visites solennelles évoquaient, chacune à leur façon, les relations historiques de notre pays avec la monarchie et l’église catholique. Relations à la fois  originelles, culturelles et cultuelles, séculaires, complexes, conflictuelles, ambiguës. Du passé, il n’est  pas évident de faire table rase.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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