Winston Churchill confiait user d’une triple recette pour ne pas (trop) vieillir : « whisky, cigares et no sport ». La formule, pleine d’humour, tomberait peut-être aujourd’hui sous le coup d’une quelconque loi. Emmanuel Macron, à coup sûr, n’emboitera pas le pas de l’ancien Premier ministre du Royaume Uni… Dans une vidéo publiée sur un réseau social, le chef de l’Etat a ainsi exhorté les Français à consacrer une demi-heure quotidienne « au moins » à la pratique sportive en cette année olympique. « C’est bon pour la santé, c’est bon pour plein de choses » indique-t-il dans ce message confondant. Un Président de la République en tee shirt , un gant sur l’épaule, déguisé en boxeur (…), l’image ne participera pas à la sacralisation de sa fonction. Mais au-delà de la forme, c’est avant tout sur le fond des propos qu’il y a lieu d’émettre des réserves.
De quoi je me mêle ?
D’abord la propension contestable et irritable de l’Etat à pénétrer dans la chambre à coucher ou la salle de bain des Français. La prochaine vidéo d’Emmanuel Macron portera-t-elle sur la nécessité de se brosser les dents ? Et combien de fois par jour ? La brosse doit-elle être souple ou dure ? Electrique ou mécanique ? Bref, on se passerait volontiers de conseils hygiénistes venus de l’Elysée.
Reste également le décalage entre le « monde idéal » et le quotidien réel de millions de Français , ballottés entre des journées de travail bien remplies, des déplacements fastidieux et interminables, l’éducation de leurs enfants, les démarches administratives toujours plus complexes. Sans oublier les personnes âgées, les malades … Autant de citoyens pour lesquels cette demi-heure sportive constituerait un luxe probablement hors de portée et un « art de vivre » dont ils n’ont hélas ni le loisir, ni le temps.
D’autres rounds
Ce n’est évidemment pas devant un punching ball qu’on attend le chef de l’Etat. Pas plus qu’on ne scrute ses réflexions sur les réseaux sociaux. On aimerait mieux voir le plus haut représentant de la République se consacrer pleinement à ses fonctions régaliennes. Là où justement le bât blesse.
Commenter