Cette saison, le groupe est prêt à aller très loin. Il sait que la réussite passe par un travail assidu au quotidien. Et de ce côté là, les filles sont exemplaires dans leur envie de progresser et de vaincre. Reportage en immersion, au cœur de l’entraînement de l’ASM Romagnat rugby féminin sur le terrain des Gravanches.
18h30 au centre de formation partagé, les filles sortent du travail, de l’université pour certaines et enchaînent sur une séance d’entraînement agrémentée de différentes thématiques. « Nous avons fait une grosse prestation à Montpellier en nous appuyant sur une très bonne conquête ; maintenant il faut confirmer tout cela au Stade Français ce week-end », déclare Manon Guerrhit qui entame sa 11ème saison au club. Après une longue pause les filles vont enchaîner 5 matchs en 6 semaines. Autant dire qu’il va falloir monter le curseur d’exigences à tous les niveaux. Et cela les filles en sont bien conscientes. « Le haut niveau c’est de la remise en question et du travail », souligne Leïla Guermit.
Séance vidéo
Avant de retrouver le terrain, les filles séparées en 2 groupes passent par la case vidéo où Vincent Fargeas, coach des avants, décortique la conquête et pointe ce qui est important pour progresser. Le technicien clermontois ne laisse rien au hasard pour peaufiner le jeu des avants qui a fort mis à mal le pack de Montpellier lors du dernier match. « Nous avons la volonté de continuer d’inscrire nos repères, de pouvoir répondre aux difficultés rencontrées tout en nous projetant sur le prochain match », précise Vincent Fargeas. La séance est interactive, les filles réagissent aux commentaires du coach dans le but de progresser encore et toujours. « Nous avons su priver nos adversaires de ballon en touche, notre mêlée a été performante et cela est très intéressant pour nous »,poursuit-il Une première pour l’internationale Néo-Zélandaise Toka Natua qui a fait plus que le job pour son premier match sous ses nouvelles couleurs. « Au départ elle ne devait jouer que 10 à 15mns, mais finalement je l’ai sortie à 5mns de la fin ; c’est une joueuse de très, très haut niveau et qui s’est vite mis au diapason », analyse Vincent Fargeas.
Sur le terrain
Sur le rectangle vert des gravanches, l’heure est venue de répéter les gammes et de travailler les lancements de jeu pour pouvoir surprendre des adversaires qui se méfient de cette redoutable équipe jaune et bleue qui ne lâche jamais rien. « Nous avions à cœur de gagner ce match à Montpellier dans ce superbe stade du top 14 afin de bien préparer ce bloc et nous devons confirmer ce résultat dès ce dimanche au stade Français », exprime Mouna Touré qui a eu la chance de côtoyer le groupe France lors du dernier stage avec Lina Tuy et Mathide Lazarko. Au milieu des internationales canadiennes, italiennes, néo-Zélandaises les coachs doivent employer la langue de Shakespeare pour énoncer les consignes. Ce mélange de cultures est aussi une richesse indéniable au sein d’un effectif
au potentiel grandissant. « Avec tout ce qui est mis en place cette année pour nous, nous ne pouvons que progresser », avancent ensemble Lina Tuy et Ophélie Gincourt. « Nous travaillons bien et nous avons une marge de progression importante ; cela confirme ce que nous avons observé en début de saison et nous devons persévérer dans nos efforts », affirme Fabrice Ribeyrolles coach des avants de l’ASM Romagnat Rugby Féminin.
Musculation
Quatre à cinq fois par semaine les joueuses ont accès à des séances de musculation, accompagnées le plus souvent par Simon Thomas, nouveau préparateur physique de l’ASM Romagnat rugby féminin. « Nous avons deux séances de musculation obligatoire plus trois séances optionnelles, cela dépend comment nous travaillons et de nos emplois du temps », explique Solène Gaucher, demi de mêlée de cette équipe. Et les filles ont le sourire avant d’aborder ce passage obligé faisant partie du parcours sportif des athlètes de haut niveau. Le tout en musique pour rendre les efforts fournis plus faciles à aborder. « Ici ce n’est pas la chambre des tortures ; nous visons à rendre les filles meilleures par le développement des capacités physiques afin d’ augmenter leur explosivité, leur force sur le terrain tout en gardant l’aspect plaisir ; j’essaye de rendre tout ce travail le plus ludique pour elles », conclut Simon Thomas. A voir tous les sourires sur les visages, le jeune préparateur physique semble tenir le bon cap dans cette quête d’aller jusqu’au bout de l’objectif fixé en début de saison.
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