Pour le 77ème anniversaire de la Rafle de 1943, la traditionnelle commémoration a pris une forme particulière. Fermée à la communauté universitaire en raison de la crise sanitaire, elle a du se dérouler en comité très restreint mais a gardé son caractère solennel. L’université a cependant filmé la cérémonie pour la diffuser sur les réseaux sociaux. (voir le lien à la fin de cet article). Les nombreux étudiants qui fréquentent (habituellement) le site Carnot de l’Université passent souvent devant les plaques commémoratives sans savoir combien cet épisode du second conflit mondial a été douloureux. La commémoration annuelle permet de remettre en mémoire et en perspective l’action militante de certains professeurs et étudiants qui ont payé un lourd tribut à la guerre.
1200 personnes déplacées
A la suite de la déclaration de la seconde guerre mondiale en 1939, la ville de Strasbourg est déclarée zone militaire par l’État-Major, entraînant l’évacuation d’une partie de la population. L’administration de l’Université de Strasbourg trouve refuge à l’Université de Clermont-Ferrand, et 1200 personnes, étudiants mais aussi professeurs, la suivent. A la suite de l’Armistice du 22 juin 1940, les Allemands créent la Reichsuniversität de Strasbourg et de fait, l’hébergement de l’Université en Auvergne ne se justifie plus. De nombreux professeurs et étudiants décident cependant de ne pas retourner vers l’Alsace redevenue allemande.
Mettre fin aux activités anti-nazies
En 1941 naissent au sein de l’Université, les premiers mouvements de Résistance. On y trouve des enseignants et des étudiants de Strasbourg et de Clermont. En 1942 les mouvements s’unissent au sein d’une unique formation, le Mouvement Unis de la Résistance créé à la suite de l’arrivée de l’occupant dans la zone sud.
L’Allemagne hitlérienne voit d’un mauvais œil les activités anti-nazies qui se sont mises en place et lance des opérations visant à rapatrier à Strasbourg quelques 500 Alsaciens considérés comme allemands de souche. En 1943 plusieurs rafles sont organisées dont celle du 25 novembre qui est considérée comme la plus importante que le Monde universitaire ait connu… Ce jour là , environ 1 200 personnes sont interpellées. 500 sont gardées toute la journée. 130 d’entre-elles sont finalement arrêtées pour être déportées. Durant la rafle, Paul Collomp, un professeur, est tué par la Gestapo au seul motif ne pas avoir levé les mains assez vite. Son nom est aujourd’hui devenu indissociable de l’Université. Sur les 130 déportés, seuls une trentaine d’entre-eux reviendront des camps mais aucun Juif ne fera le voyage retour.
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