La nuit s’est abattue sur Paris. Une nuit d’hiver. En cette soirée frileuse de janvier, Pascale regagne son domicile au terme d’une journée ordinaire…Elle marche dans la ville illuminée, comme des milliers d’autres femmes. Mais, c’est elle, seulement, que l’homme à l’affût a repéré, sa silhouette sur le trottoir qu’il a décidé de suivre, tel un chasseur implacable. Enfin, comme tous les soirs, elle a composé le code d’accès de son immeuble, poussé la porte-cochère. Elle est presque arrivée… Elle n’a sans doute rien remarqué, rien entendu de l’homme qui s’engouffrait derrière elle puis grimpait les escaliers dans son sillage, à pas de loup.
Série noire
Pascale Escarfail, violée, frappée puis poignardée dans la nuit du 24 au 25 janvier 1991. Morte à 19 ans dans l’éclat de sa jeunesse… Pascale Escarfail ? La première d’une trop longue série : après elle, Catherine Rocher, Elsa Benady, Agnès Nijkamp, Hélène Friking, Magali Sirotti, Estelle Magd. Et derrière ces vies arrachées, ces corps inertes, toujours le même homme qui traque, s’insinue, pénètre, bâillonne, violente, assassine : « le tueur de l’est parisien ».
Un principe discutable
Il faudra des mois et des mois pour l’identifier et mettre fin à ses abominables méfaits… Plus encore pour le conduire derrière les barreaux, hors d’état de nuire. Aujourd’hui, Guy Georges, de son vrai nom Rampillon, purge sa peine à la prison d’Ensisheim où, dit-on, il aurait tout du détenu « exemplaire »…
Depuis le 5 avril, le serial killer, pourtant condamné à la perpétuité par un jury populaire, est en droit de demander une remise en liberté conditionnelle, selon les étranges dispositions d’une loi qui sanctionne au nom du peuple pour accorder des aménagements au nom des juges. Un principe discutable sur le plan moral et assez contestable d’un point de vue démocratique. Nul ne sait à vrai dire quand l’assassin de Pascale Escarfail sortira des murs de sa prison, comme il est impossible de savoir s’il représentera alors un danger pour ceux qui l’entourent, même si on peut le supposer au regard de son passé. Institution au-dessus de la critique, et exonérée de toute responsabilité, la justice tranchera. En France, la justice a toujours raison.
Alors quand il faut évoquer le mot ‘justice’ en France, écrivons-le avec un petit ‘j’ effectivement… car elle ne mérite pas plus.
Et lorsque l’on dresse la liste les synonymes de ce mot (équité, impartialité et intégrité), on se dit que l’on est loin du compte !
c’est idiot, un tueur en série verra ses demandes toujours refuser, c’est vraiment manière de critiquer inutilement…