Une longue séquence. Non pas tout à fait une rupture. Plus certainement une façon d’intérioriser, de se retrouver, de ressourcer, de vivre aussi une vie de femme, d’individu. Il y a cinq ans, maintenant, Camille triomphait à l’Olympia, cette salle toujours mythique, après une tournée très intense correspondant à l’album Ilo Veyou. Un moment très fort… Pour mieux repartir, mieux créer, mieux inventer, il y eut donc ce passage, cet entre-deux. Un temps de silence, un temps à part.
Rassembler l’esprit, la voix, les idées
Alors Camille s’est installée à Villeneuve-les-Avignon, tout près de la Chartreuse Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction dans le Vaucluse, dans un lieu inspirateur, à l’abri d’un monde tumultueux et intrusif: le Centre national des écritures de spectacle. Gestation lente, teintée de métaphysique et de mystique. Il faut rassembler l’esprit, la voix, les idées et se laisser guider aussi par l’instinct. L’acte de la création est plein de détours qu’il faut accepter et presque apprivoiser.
Gestation
Autour de la voix lead: un tambour, un chœur rythmique et un chœur lyrique. C’est autour de cette troïka qu’émerge le projet. Un travail d’équipe, aussi, qui sculpte lentement la matière originelle, donne le mouvement, le rythme, affine, transforme, intègre. Les voix et les mots s’imbriquent, se questionnent, s’interpellent et se fondent. Les chansons naissent peu à peu, puisant également leur inspiration dans l’histoire d’un patrimoine, celui des danses traditionnelles. Peu à peu, l’album Oui se fait jour, un jour nouveau comme une évidence artistique, bientôt synthétisée, pulsée, désaxée. Un ensemble ultra moderne aux racines anciennes et un disque solaire. Désormais, Camille revient sur scène, posée, adoucie, pacifique, poétique, sensorielle. Et toujours convaincue et convaincante…
Mercredi 14 février à 20h30 à la Coopérative de Mai (grande salle).
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