La Doyenné, accueille tout l’été, Picasso, l’œuvre ultime: hommage à Jacqueline, une exposition exceptionnelle, le terme étant pour une fois utilisé à bon escient. Cet événement est du à Jean-Louis Prat, (natif d’Issoire), qui dirigeât la Fondation Maeght de 1969 à 2004 et qui depuis, officie en tant que commissaire d’exposition indépendant. Il possède un carnet d’adresse suffisamment étoffé pour pouvoir monter des expositions de classe internationale, dans l’ancienne demeure médiévale classée monument historique de Brioude, transformée en espace d’art moderne et contemporain. C’est à lui que l’on devait déjà la très belle exposition Nicolas de Staël en 2021. L’exposition de cette année consacrée aux dernières années de création de Picasso, regroupe une cinquantaine de toiles, sculptures, gravures et céramiques prêts de particuliers ou du Musée Picasso de Paris.

Les 20 dernières années de la vie du maître

« Elle a le don de devenir peinture à un degré inimaginable », disait Picasso à propos de Jacqueline Roque, qui fut sa muse, son modèle et sa compagne. C’est durant l’été 1952 que Picasso âgé alors de 71 ans, la rencontre à Cannes où elle s’occupe d’une galerie d’art. Cette grande femme aux yeux noirs subjugue le peintre. Il finira par l’épouser en 1961 bien que de 45 ans son ainé. Cette rencontre avec Jacqueline ira jusqu’à calmer ses ardeurs vis à vis des femmes, abordant ainsi un pan sa vie nettement plus calme sur le plan sentimental. L’exposition met en valeur le travail artistique des dernières années de la vie du maître. À partir de 1953, Picasso peint sans cesse Jacqueline Roque, de manière effrénée. Rien que durant l’année 1963, il l’intègre 160 fois dans ses œuvres. Ils formeront un couple uni jusqu’à la mort du peintre en 1973. Après son décès, elle tombe dans la dépression et se suicide en 1986. Jean-Louis Prat, qui a connu Jacqueline parle d’elle comme d’une femme « forte et frêle » qui avait quelque chose de particulier mis en évidence dans toutes les œuvres où elle apparaît.

Obsédé par Jacqueline

Dans la cinquantaine de toiles exposées, Jacqueline est représentée dans de nombreuses tenues plus ou moins exotiques, dans des positions variées parfois avec des animaux. Obsédé par cette femme, Picasso ira même jusqu’à se lancer dans des réinterprétations de grands classiques comme Les femmes d’Alger de Delacroix ou Le déjeuner sur l’herbe de Manet où elle apparait en raison de sa soi-disant ressemblance avec les personnages féminins originaux. Au quotidien elle accompagne son mari tout au long de sa journée dans différentes tâches, réalisant régulièrement des photos dont certains agrandissements ponctuent l’exposition. Les clichés témoignent de la proximité des époux dans un quotidien du XXe siècle et montre à quel point, elle eu de l’influence sur lui.

Picasso l’œuvre ultime : hommage à Jacqueline jusqu’au 16 octobre 2022,  Le Doyenné, place Lafayette 43100 Brioude
Ouverture :  le lundi de 14h à 18h30, du mardi au Dimanche de 10h  à 18h30, jusqu’au 31 août. En septembre et octobre, lundi de 14h  à 18h et du mardi au dimanche de 10h à 18h.