Un livre de cartes postales anciennes illustrant l’histoire du département, ce n’est pas vraiment nouveau et même du « déjà vu ». Mais lorsque que l’on a en main Le Puy-de-Dôme d’antan de Jean-Baptiste Ledys, on se dit que cette formidable matière iconographique accumulée par les collectionneurs, peut servir à articuler de grands chapitres pour constituer un véritable livre d’histoire qui respecte un savant équilibre entre textes et illustrations.
Le Puy-de-Dôme d’antan ou les images d’une époque révolue
250 cartes anciennes, issues de différentes collections, ont été sélectionnées et réparties en 7 chapitres thématiques : l’agriculture, l’activité économique, les transports, les grandes villes, le quotidien, les loisirs et le thermalisme. Dans son avant-propos, l’auteur rappelle qu’au début du XXe siècle le département est en profonde mutation même si les images de cartes postales donnent l’impression « d’une société vivant un jour éternel ». Leur observation stimule l’imaginaire et c’est avec un soupçon de nostalgie que l’on imagine la vie des habitants d’une région encore marquée par la ruralité. Le mode de vie est resté simple, rythmée par les saisons. Mais durant ce que l’on appelle la Belle Époque, la réalité n’est pas exactement celle que l’on se plaît à fantasmer. En effet dès le milieu du XIXe la France change, l’Auvergne aussi. En 1846 on recense pas moins de 600 000 d’habitants dans le Puy-de-Dôme mais nombreux sont ceux qui sont de plus en plus attirés par les grandes villes. La campagne commence à se dépeupler. Les travailleurs se rapprochent de Clermont, mais aussi de Lyon et surtout Paris qui deviendra rapidement le point de rendez-vous des bougnats. Entre 1846 et 1911 le Puy-de-Dôme a perdu 76 000 habitants.
Et le département bascule peu à peu vers la modernité
Malgré tout, la vie continue. Les nombreux clichés témoignent de l’activités des campagnes où l’on cultive la vigne, gère les forêts, s’occupe des troupeaux et produit des fromages. Dans les villes on fabrique des pneus et des couteaux, on roule des cigarettes. Ailleurs on exploite le minerai ou les trachyandésites et pour soutenir l’activité, on développe un réseau routier, on pose les rails du tramway et du chemin de fer qui nécessite la construction de ponts et de viaducs. Si les villes se modernisent, elles offrent encore le spectacle des foires et marchés alors qu’en semaine, les femme fréquentent les lavoirs pendant que les enfants s’instruisent. Le dimanche tout ce petit monde se retrouve à l’église ou au bistrot avec de s’adonner à un loisir ou de fréquenter les premiers clubs de sportifs. L’Auvergne se montre même à l’avant-garde des loisirs et du tourisme. Bien aidé par le train, le thermalisme se développe et les parisiens découvrent le ski sur les pentes du Sancy. Les Auvergnats de souche se retrouvent à la vogue et dansent la bourrée, l’ordre de mobilisation générale n’est pas encore affiché.
Le Puy-de-Dôme d’Antan est un ouvrage publié par les Éditions Hervé Chopin dans la série Images d’antant, une vaste collection qui possède des titres notamment consacrés à la France, l’Auvergne, Clermont et Saint-Etienne dans des formats identiques.
Jean-Baptiste Ledys quant à lui est journaliste, il travaille pour la presse quotidienne régionale qui depuis 20 ans l’a affecté dans de nombreux bureaux installés dans les quatre départements de l’ancienne Auvergne administrative. Sa grande connaissance du terrain lui permet aujourd’hui de transmettre sa connaissance du patrimoine local. Il est par ailleurs auteurs de plusieurs livres dont l’Histoire de l’aviation dans le Cantal et le Dictionnaire des aviateurs auvergnats de la Première Guerre mondiale.
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