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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Psittacisme journalistique

Les risques de coupures de courant cet hiver ont donné beaucoup de grain à moudre à nos confrères journalistes ces derniers jours. Difficile d'échapper à la rengaine.

Monomaniaques ; uniformes ; obsessionnels. Et irrémédiablement conformistes. Les médias contemporains, audiovisuels en particulier, sont des adeptes du rabâchage, de la répétition et, évidemment, de la bien-pensance.  Conçue comme un objet de consommation, l’information y est modélisée, aseptisée et délayée. Sans jamais de recul. Sans beaucoup d’analyse ou d’argumentation.

La longue séquence du Covid 19, avec ses multiples épisodes, fut eu cet égard, particulièrement signifiante. Les derniers jours nous ont apporté un nouvel exemple  éloquent avec les fameuses coupures d’électricité (qu’il convient de qualifier désormais de « délestage ») plus ou moins promises par le gouvernement pour les prochaines semaines. Les cols roulés, conseillés par notre cher ministre de l’économie et des finances , ne suffiront peut-être pas pour passer l’hiver. Il nous faudra aussi des moufles et des doudounes.

D’humeur électrique

La guerre en Ukraine ? Renvoyée au-delà des frontières européennes… Le procès de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice ? Pratiquement passé sous silence… La Coupe du Monde de football qatarienne ? Soudain anecdotique…  Le match Eric Ciotti- Bruno Retailleau pour la conquête des Républicains (un peu insipide, il est vrai) ? Rejeté comme une vulgaire escarmouche de pacotille… Même la nouvelle vague de Covid n’a pas trouvé grâce aux yeux de « nos » journalistes et reporters d’ humeur exclusivement électrique.

Les futures probables coupures de courant en disent certes long sur l’absence de vision (ou incompétence ?) de nos responsables politiques et administratifs. Nul besoin d’attendre cette séquence pour s’en rendre compte, les exemples foisonnent surtout par les temps qui courent. Pour autant, l’emballement médiatique a quelque chose de profondément lassant et, à force, le systématisme tend vers la crétinisation ou l’obscurantisme.

Un mot résume assez bien la propension des médias contemporains à l’uniformité et leur tendance à ressasser et repasser le même disque. Il s’agit de « psittacisme » qui évoque une façon de parler ou d’écrire de manière mécanique ou répétitive, à l’image d’un perroquet. Du matin au soir, jusqu’à plus soif.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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