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Edito

Quand la Place Delille était le centre du monde…

Ils sont venus, ils sont tous là, ou presque. Oui, vraiment, c'est un jour pas comme les autres. Et c'est à Clermont que se déroule cet événement qui va marquer l'histoire...

L’expression populaire parle volontiers de « beau linge », les ineffables commentateurs sportifs préfèrent le terme de « beau monde » qu’ils emploient régulièrement à toutes les sauces . Existe-t-il une version ecclésiastique de  cette expression ? Elle aurait été fort appropriée pour qualifier cette journée de 1095 au cours de laquelle Clermont est  la ville phare du monde occidental. « The place to be » , en quelque sorte. Archevêques, évêques, portant mitres, chapes, étoles et autres tunicelles, sont en effet réunis pour un concile, sorte de réunion au sommet de la hiérarchie catholique. Le tout sous  la responsabilité du Pape lui-même, Urbain II, de son vrai nom Odon de Lagery ou Eudes de Châtillon.

The place to be

Quelques siècles plus tard, en une telle circonstance, se seraient bousculés les reporters d’images, les preneurs de son, les plumitifs et autres journalistes de tout poil en un déferlement médiatique qui n’aurait eu d’égal que le déploiement colossal de forces de sécurité.

Rien de tout cela en cette fin de XIe siècle mais tout de même, les sommités religieuses se retrouvent là, en quantité, non pas sur la Place de la Victoire, selon une idée souvent répandue, sans doute parce que s’y dresse aujourd’hui la statue de Henri Gourgouillon sous l’ombre majestueuse de la cathédrale noire, mais sur l’actuelle Place Delille, longtemps baptisée Place du Champet.

De Clermont à Jérusalem

Un concile est un événement majeur et celui-là va marquer, pour longtemps, l’histoire du monde. Ce dimanche 27 novembre, Urbain II fait part de son inquiétude devant les violences faites aux pèlerins en Terre Sainte, il exhorte les chevaliers à effectuer le voyage vers Jérusalem pour secourir leurs frères chrétiens. Il promet aussi la rémission de tous les péchés à ceux qui perdraient la vie lors de ce lointain et incertain périple. La première croisade naît ainsi du concile clermontois : les chevaliers, qualifiés de croisés, ne vont pas tarder à se  mettre en chemin. Quant au Pape, il mourra à Rome en 1099, quelques mois seulement après la prise de Jérusalem. Si Paris, quelques fois, vaut bien une messe, Clermont, en ces temps-là, valait assurément  un concile.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

2 Commentaires

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  • Merci pour ce brin d’histoire sur notre quartier. Juste une observation si je peux me permettre pourquoi un titre où l’ironie négative est bien présente. Je suis peut-être trop concernée par mon quartier et saturée du discours négatif de notre secteur qui me fait bondir chaque fois qu’une allusion de cette catégorie est faite.

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