Le Nouveau Front Populaire arrive en tête au second tour des législatives, en grande partie grâce au désistement des candidats Renaissance. Mais il semble inquiéter davantage les Français qu’il ne les tente. Le Rassemblement National remporte haut la main deux scrutins successifs. Mais il se dresse un barrage pour l’éloigner du pouvoir.
Dans le même temps, les électeurs affirment clairement qu’ils veulent tourner la page du macronisme. Pourtant des sondages montrent que Gabriel Attal, émule du chef de l’Etat, demeure l’une des deux personnalités les plus appréciés du paysage politique. Les Français n’en peuvent plus du « en même temps » ; ce qui ne les empêche pas d’appeler de leurs vœux une large coalition pour gouverner. Les anciens « Républicains », laminés lors des récentes élections, et les Socialistes, eux-mêmes réduits à une peau de chagrin et au bord de la rupture, deviennent incontournables dans le but de former une majorité entre « gens acceptables ». Quant aux vainqueurs- s’il y en eut vraiment- ils sont relégués, exclus. Condamnés à vociférer ou à prendre date.
Sens dessus dessous
La vie politique française n’en est plus, ces derniers temps, à un paradoxe près. Elle surfe sur les extravagances, les incohérences et la confusion, fruits d’une dissolution incongrue, décidée brutalement par le Président de la République au soir du 9 juin. Dont on ne sait tout à fait si elle résulte d’un ego démesuré d’Emmanuel Macron, d’une inconséquence surprenante ou d’une stratégie machiavélique et ô combien périlleuse. A moins que ce ne soit des trois…
Sortie de crise
La séquence, qui prouve de façon spectaculaire la fragilité des institutions de notre pays, se révèle aussi incertaine qu’inquiétante. Nul ne sait aujourd’hui quand elle prendra fin. Elle met en scène trois blocs a priori irréconciliables, un président bien décidé à rester en fonction quoiqu’il arrive, des partis qui lorgnent déjà vers 2027, sans oublier une assemblée incontrôlable, un sénat qui n’affiche pas les mêmes couleurs et une opinion publique fracturée. Rien ne dit aujourd’hui que d’éventuelles législatives, organisées l’été prochain, permettraient de régler durablement la situation. Et d’ici là, le chemin sera de toute évidence chaotique. Quel que soit le nom du Premier Ministre sorti du chapeau du Président de la République.
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