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É. Besnard et A. Lamy / Photo 7 Jours à Clermont
Éric Besnard et Alexandra Lamy / Photo 7 Jours à Clermont
Culture

« Louise Violet » éducation et féminisme

"Louise Violet" du réalisateur Éric Besnard est actuellement en salle. Ce long-métrage dont l'histoire se situe à la fin du XIXe siècle a été tourné en Auvergne, en Haute-Loire et dans le Puy-de-Dôme.

Louise Violet est le nouveau film du réalisateur Éric Besnard, long métrage tourné en Auvergne, en Haute-Loire et dans le Puy-de-Dôme. Ce film a été soutenu financièrement par les collectivités, à commencer par la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui chaque année, par l’intermédiaire du bureau Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma, distribue d’importantes sommes permettant aux productions de s’installer temporairement sur le territoire pour les tournages et ainsi dynamiser tout un écosystème. Pour Louise Violet, chose plus rare, le département du Puy-de-Dôme s’est aussi positionné comme partenaire financeur. Aider la création de ce film a sonné comme une évidence pour le président du Conseil départemental, Lionel Chauvin, qui a saisi l’opportunité de soutenir une œuvre qui porte des valeurs républicaines auxquelles il est fortement attaché.

Louise Violet, institutrice chargée d’ouvrir une école dans l’Auvergne rurale du XIXe

Louise Violet retrace l’histoire d’une institutrice chargée de mettre en place l’école rendue obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 13 ans, en application de la loi de 1882, une loi qui rend également l’école laïque, même si les parents gardent la possibilité d’envoyer leurs enfants à l’école de la République ou l’école privée. Éric Besnard a choisi de placer la narration en 1889, soit un siècle après la révolution, et 16 ans avant une autre loi, celle de 1905 qui impose la séparation des Églises et de l’État et dont la rédaction est considérée comme le texte fondateur de la laïcité.

Louise Violet est envoyée dans un petit village auvergnat dans lequel elle n’est pas franchement bien accueillie, à la fois par le maire qui a pourtant obligation de l’aider à ouvrir une classe mais surtout par les familles obéissant aux règles du patriarcat et très réticentes à l’idée de se séparer d’une main-d’œuvre gratuite et indispensable à leur autosuffisance. Non sans peine, la maîtresse va finir par s’imposer en faisant passer l’idée novatrice pour l’époque, que le savoir apporte également la liberté, même si elle annonce le début du dépeuplement des campagnes.

Témoignage de l’évolution d’une société

Louise Violet ouvre plusieurs grandes thématiques. La transmission du savoir se retrouve bien entendu au premier plan, mais le déroulement de l’histoire pose également la question de la place de la femme dans la société du XIXe. Éric  Besnard qui en tant que cinéaste, réfléchit sur le modèle français et son évolution, (on se souvient de son film précédent Délicieux consacré au premier restaurant de France) confesse qu’il a voulu, au départ, faire un film sur l’éducation mais que finalement ce long métrage s’est révélé comme étant un travail sur le féminisme. Le titre Louise Violet sonne d’ailleurs comme un clin d’œil à l’histoire et à celle de Louise Michel, institutrice humaniste et féministe engagée, qui dès le milieux du XIXe avait ouvert des écoles libres et mixtes où l’on enseignait selon les principes républicains avec l’idée que l’émancipation du peuple passe par l’accès à l’éducation.

Alexandra Lamy excellente dans un rôle dramatique

En se glissant dans la peau de Louise Violet, Alexandra Lamy prouve une fois de plus sa capacité à endosser des rôles forts et dramatiques, c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle Éric Besnard lui a proposé l’aventure. Lorsqu’on l’interroge sur les raisons pour lesquelles elle a accepté ce rôle, elle met en avant son expérience personnelle avec une professeure de Français qui a changé sa vie et la poussée vers le Conservatoire, rappelant l’importance du rôle des instituteurs qui passent davantage de temps avec les enfants que leurs propres parents. Au delà du thème de l’enseignement, l’actrice évoque également son intérêt pour une période historique qu’elle connaissait mal avant le tournage et dont la présence dans le scénario est importante : La Commune de Paris, un grand épisode insurrectionnel du XIXe siècle.

Louise Violet d’Éric Besnard est actuellement projeté dans tous les cinémas de la métropole clermontoise et en particulier au CGR Le Paris, salle partenaire de 7 Jours à Clermont. Aux côtés d’Alexandra Lamy ont retrouve le grand acteur de théâtre et de cinéma Grégory Gadebois, ex-pensionnaire de la Comédie-Française et de nombreux acteurs amateurs, habitants du territoire.

 

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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