L’été déroule sa langueur ensoleillée ; déjà la végétation porte les stigmates d’une saison qui avance. Dans les bureaux surchauffés, les « clims » s’en donnent à cœur joie. Et l’on suffoque dans ceux qui n’en sont pas équipés…C’est vraiment l’heure de partir en vacances, à moins que ce ne soit déjà fait…
Partir, c’est revivre un peu. C’est d’un coup, d’un seul, abolir le quotidien et s’inventer un nouvel univers, de nouvelles habitudes. Plus de chef, plus de rendez-vous, d’agenda et surtout d’ordinateur. Pas de réveil importun, pas d’obligation, pas de responsabilité. Toute fonction sociale s’évanouit, dans le grand chambardement des « congés payés ». Et l’on se retrouve soudain, comme nu, dans sa seule condition d’individu du XXIème siècle, aux prises avec des petits riens : le voisin impossible du camping, le chat d’à côté qu’il faut bien nourrir, la tante grabataire à qui il convient d’envoyer une carte postale, en sirotant un apéritif anisé. Ou cette vieille guimbarde qui menace de vous laisser tomber pour de bon…
Ivresse
Maison de campagne à flanc de colline ou villa de bord de mer ; simple tente en toile ou chalet en montagne; ou peut-être voyage au long cours : qu’importe le contenu pourvu que l’on ressente l’ivresse de la rupture et qu’on se laisse aller à de nouvelles habitudes. Qu’importe l’endroit pourvu qu’il constitue cet « ailleurs » désiré au cours de longs mois, ce havre de répit certes provisoire mais essentiel. Les vacances ne représentent pas un luxe nécessaire, elles sont une indispensable conquête sociale au bénéfice de l’individu. Un peu de bien être dans un monde indélicat et incertain.
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