L’actualité est parfois répétitive, lancinante. Tant est si bien qu’elle peut finir par insupporter. Comme une overdose ou une gueule de bois… Il est alors salutaire d’entreprendre une diète, tout bon médecin ou psychothérapeute vous le conseillerait.
Soi et le monde
Pas l’ombre d’une nouvelle ne doit vous parvenir. N’ouvrez surtout pas votre transistor, au matin, évitez de vous rendre au kiosque à journaux (cela tombe bien, celui de la place de Jaude n’a toujours pas rouvert). Ne jetez plus de coup d’œil à l’écran de votre smartphone et laissez votre télévision en veilleuse : à elle aussi, cela fera le plus grand bien. Débranchez pour de bon, déconnectez à fond et pensez à vous-même, à votre condition, à vos amours, à l’essentiel… Le mieux serait évidemment de se rendre sur une île déserte mais l’exercice reste délicat à mettre en œuvre.
De l’info en apnée
Bien entendu ce qui est en cause n’est pas l’actualité elle-même (l’actualité c’est le monde qui bouge ) mais le traitement qui en est fait. Cette façon de rabacher sans analyser, de livrer sans prendre du recul, de formater, de dérouler, d’asséner. Et finalement d’épuiser celui qui reçoit ce flux ininterrompu, jusqu’à l’abrutissement. L’hyper communication conduit, de toute évidence, à l’absence de hiérarchie et à l’atrophie du sens.
Les bons élèves
Les médias, évidemment,sans aucun doute, ont leur part de responsabilité qui semblent copier les uns sur les autres, reproduire les mêmes schémas, se livrer une concurrence féroce à l’audience et aux annonceurs sans vraiment s’interroger sur leurs contenus et leur vocation. Et que dire des journalistes ? Victimes de cette standardisation ou complices d’un modèle dominant pour qui il faut surfer sur les vagues sans pénétrer dans les eaux profondes? Ne livrer que l’écume des choses…
Finalement, ils sont les élèves disciplinés, parangons d’une société qui va de l’avant, tête baissée, sans se retourner, sans s’interroger et sans même se fixer un cap, s’inventer un horizon ou rechercher un idéal. Une société qui use et jette et dont la finalité n’est pas le bien-être mais la consommation.
Bel article… et tellement en phase avec la réalité.
Pas certain en revanche sur le « rabacher sans analyser » – je m’explique…
Il n’y a qu’à voir les soirs d’élections, les avants, mi-temps, et après matches, lors du défilé du 14 juillet, sans compter aussi les faits divers, l’incessant partage de point de vue d’analystes qui n’ont que le nom que l’on veut bien leur faire porter.
Nous avons tous des opinions sur des interprétations que nous nous faisons. Sont-elles justes et/ou pertinentes ? C’est bien là toute la question qui fait mal. Et pourtant pourquoi devrait-on supporter en permanence des individus nous expliquer ce que le commun des mortels est en mesure de comprendre ?
Nous ne sommes pas encore tout à fait des demeurés !