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Des vignobles marqués par l'histoire géologique ?
Initiative Patrimoine

Les vins volcaniques rêvent d’un label

L'association Vinora a lancé une étude géologique pour caractériser l'identité réelle des vins d'origine volcanique. L'idée est de fournir aux vignerons un outil de reconnaissance validé scientifiquement.

« Ne pas organiser la deuxième édition du salon nous oblige à aller plus loin et plus vite« . Les mots sont de Pierre Desprat, le président de l’association Vinora. En janvier 2020, elle organisait le salon international des vins volcaniques. Un événement vécu « comme une cousinade, une réunion de famille et aussi une grande fête » et une manifestation attirant plus de 500 personnes sur le site de Vulcania. Quelques semaines plus tard, l’épidémie de Covid s’abattait sur l’Europe. Elle l’étrangle aujourd’hui encore. « Nous nous sommes posés la question de la suite. Finalement, nous avons décidé de répondre à la question : qu’est-ce qu’un vin volcanique ? Quelles sont ses véritables caractéristiques ? Pour y parvenir, nous avons créé un comité technique puis nous sommes entourés des meilleurs spécialistes internationaux, le journaliste et expert des terroirs volcaniques John Szabo, le maître de conférences à l’Institut Universitaire de la Vigne et du Vin de Dijon, Christian Coelho ou encore Benoît Marsan, professeur à l’Université de Montréal, spécialiste en chimie du vin. Et nous avons décidé du lancement d’une première étude scientifique, géologique dont l’objet est de vérifier qu’un certain nombre d’éléments chimiques et minéraux passent des sols aux vins et apportent une typicité caractéristique aux vins volcaniques » explique Pierre Desprat.

Etude rigoureuse

L’étude, entièrement financée par le Conseil départemental du Puy-de-Dôme, est menée depuis le mois de septembre à partir de huit parcelles situées dans le département : à Boudes, Neschers, Le Crest, à Saint-Georges-es-Allier ou encore à La Roche Noire. Les premiers résultats ne devraient pas être connus avant le début du mois de juin. « Pour le moment, on ne peut présager de rien » assure le président de Vinora.  » Les résultats devraient en tous cas nous donner des pistes pour aller plus loin et, pourquoi pas, entamer une nouvelle étude avec d’autres vignobles« .

Un projet à moyen terme

A terme, l’idée est bel et bien de créer un label officiel au niveau de la région, et peut-être au plan international. Un précieux sésame permettant de revendiquer une origine volcanique avec des arguments forts et une crédibilité se basant sur des données scientifiques incontestables. Bien entendu, ce projet ambitieux prendra du temps. L’association Vinora, qui regroupe aujourd’hui une trentaine de viticulteurs, bénéficie en tous cas du soutien de la Fédération Viticole du Puy-de-Dôme et de l’AOC Côtes d’Auvergne, comme de l’aide des institutions, département et région. Pour tous, le jeu en vaut la chandelle car l’argument commercial, bien dans l’air du temps, risque de s’avérer puissant. Quant à savoir si le salon Vinora, acte fondateur, fut un « one shot », il est trop tôt pour le dire.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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