Le 12 juillet 1944, des maquisards lancent une opération de sabotage destinée à détruire 24 poteaux télégraphiques et ainsi, interrompre les communications allemandes.
Dès le lendemain, en représailles et sur l’initiative de Jean-Paul Filliol, milicien et ancien tueur de la Cagoule en 1936 et 1937, 24 hommes, civils pris en otages ou résistants, arrêtés les jours précédents, sont sortis des cellules aménagées dans les locaux du 92e RI. Il sont ensuite conduits dans une carrière abandonnée près du hameau de La Baraque, à Orcines et fusillés au pistolet-mitrailleur par les Allemands. Leurs cadavres sont retrouvés le 14 juillet. Les corps sont allongés face contre terre, alignés les uns contre les autres.
Un fusillé d’Orcines identifié 60 ans plus tard
Parmi les 24 martyrs de la carrière d’Orcines, un homme restera très longtemps inconnu. Il ne sera identifié qu’au début des années 2000, grâce à des recherches approfondies.
Cet homme se nommait Édouard Carmarans. Aveyronnais né en 1903 à Enguialès, il était parti à Paris pour exercer les métiers de garçon de café et de chauffeur. Mobilisé en 1939 au 406e régiment de pionniers, à Lodève dans l’Hérault, il revint chez sa mère après l’armistice et devint couvreur.
Au printemps 1944, Édouard Carmarans répondit à l’appel à la mobilisation pour le rassemblement du Mont-Mouchet. Ayant rejoint le maquis, il participa aux combats dans le Cantal. Au cours des affrontements du bois de Védrines près de Chaudes-Aigues, le 20 juin 1944, et alors qu’il était chargé d’une mission de ravitaillement en essence, son camion fut touché et aurait pris feu. Comme les autres occupants du véhicule, on le considéra mort dans les flammes. Il fut déclaré « décédé au combat du Bois de Védrines ». En réalité, il avait échappé à l’incendie du camion et fait prisonnier par l’armée allemande. On le conduisit à la prison militaire du 92 RI à Clermont 4 jours plus tard et il se retrouva dans le groupe des 24 fusillés d’Orcines.
Sur le monument aux morts, son nom fut finalement gravé à la place du « inconnu ». Il figure également sur le monument de Golinhac dans l’Aveyron.
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