Un nouveau quartier sort de terre, petit à petit, entre Jardin Lecoq et boulevard Charles de Gaulle, près des facultés et pas très loin de la cathédrale ; bref en plein centre-ville. Un rare événement qui se déroule sous les yeux de Clermontois pas nécessairement très attentifs. Les urbains, en effet, lorsqu’ils marchent, regardent le plus souvent droit devant eux, lorsqu’ils ne lorgnent pas le bout de leurs chaussures. Ils tournent rarement la tête, plus préoccupés par leurs tracas quotidiens que par leur environnement immédiat. J’ai moi-même récemment découvert, dans la rue où j’habite, la présence d’un commerce qui, paraît-il, existe depuis belle lurette.
Une issue « logique »
On peut tout espérer d’une naissance. En l’occurrence, il est toujours possible d’imaginer l’avènement d’un quartier idéal, né de l’esprit génial d’un urbaniste inspiré et libre. Mais le principe de réalité finit toujours par rattraper les fantasmes et l’utopie. L’urbanisme n’a rien de romantique, il se conjugue à force de contraintes, de techniques, de matériaux, de modes de vie, de surfaces, de mètres carré et trouve ses limites dans la dimension financière. Le maire de Clermont, lui-même, l’avoue : le « nouvel Hôtel Dieu » sera mi-chèvre, mi-chou. Un projet entre deux eaux, ni tout-béton, ni franchement espaces verts. Dès lors, le rêve passe.
La mémoire et la ville
L’avenir d’une ville se construit sur son passé. On construit pour vivre, pour loger, pour abriter, accueillir, fonctionner… Et l’on détruit, on raye, on rase sans trop s’embarrasser de mémoire ou de fantômes. Le futur proche de l’ex Hôtel Dieu, ce sont 900 logements résidentiels, des parkings de stationnement, une résidence étudiante ou encore la grande bibliothèque qui se veut emblématique de l’ambition culturelle de la métropole. Le passé ? 230 années d’activités hospitalières, depuis l’édification sur l’ancien hôpital de la charité, au cours desquelles l’établissement fut, à la fois ou tour à tour, lieu de secours pour les plus pauvres, d’enfermement, de soins et de mort.
Le citadin s’habituera très vite au nouveau quartier qui se dessine. Il le fera sien. Qui garde encore le souvenir du Fond de Jaude, avant l’élaboration du centre commercial du même nom, au début des années 80 ? Et qui conserve des images de l’ancienne place Delille avant la construction hideuse des bâtiments annexes du Conseil départemental au nord de l’espace ? La ville se transforme au fur et à mesure des générations et c’est une nécessité, au fond, même si les choix se révèlent parfois discutables.
Le carré jaude 3..Oui encore une déception . 6000 m2 de verdure en plus mais 35000 de surface batie en plus..bref du betonnage avec du « moderne » qu on trouve dans n importe quelle banlieue parisienne…des bureaux des commerces alors que des dizaines sont vides en ville…aucune ambition comme par ex une cité du cinéma comme lyon cité gastronomie…bref la dernière chance gâchée d avoir un beau quartier patrimonial attractif â Clermont. Révoltant !
Comme d’habitude dans cette ville l’oxygène n’a pas sa place. Encore une fois dommage le béton d’abord.