Prin (6 ans) est un enfant vietnamien. Myu Lang Awng (10 ans) est née en Birmanie. Thookolo (21 ans) vit en Thaïlande. Mais aussi et encore Juliet (34 ans), Philippine, Phout (14 ans), Laossien et Pagna (17 ans), Cambodgien. Ils sont nés au rives du fleuve Mekong, y ont grandi et, là où accéder à l’instruction est un combat quotidien, ils rêvent d’un avenir meilleur. Ils sont les héros ordinaires, et terriblement attachants, du film documentaire de Jill Coulon, réalisatrice amoureuse de l’Asie. Leurs parcours s’enchaînent, se répondent et s’assemblent pour raconter une aventure humaine. « Très vite, je me suis rendue compte que ce qui me touchait le plus, c’était quand les enfants racontaient eux-mêmes leurs histoires. J’ai eu envie de leur donner la parole et de me mettre à leur hauteur » explique la réalisatrice.
Rencontres au bout du monde
Grandir est indéniablement une affaire de rencontres. Celle de ces jeunes d’âges et de pays différents que l’on voit évoluer le long du film. Mais, au préalable, et bien avant le tournage, celle entre une association, Enfants du Mékong, qui agit depuis 1958 pour l’éducation des enfants pauvres, un producteur, en l’occurrence Aloest, et une réalisatrice. Restait à ajouter la dimension musicale du film. Et Yael Naïm et David Donatien se sont naturellement agglomérés au projet pour offrir quelques uns de leurs plus beaux morceaux composés durant dix ans.
Fascination pour l’Asie
Passionnée de photos, voyageuse infatigable, Jill Coulon a fait ses armes dans le cinéma en assistant Thomas Balmès sur son film Bébés. En 2008, elle file vers le Japon où, à Tokyo, elle réalise son tout premier film Tu seras sumo, co-produit par la NHK (Japon). Vont suivre de nombreux projets documentaires réalisées pour des télévisions, avec pour point commun le continent asiatique.
Un message universel
Histoires individuelles, à travers les trajectoires des enfants, mais aussi collectives, avec l’action inlassable de l’association Enfants du Mékong, Grandir se révèle à la fois un film profondément humain et un documentaire réaliste, non dépourvu d’une dimension esthétique. Mais l’oeuvre a aussi vocation à être utile. » Certes, ces enfants sont pauvres et vivent des vies difficiles mais ce n’est pas cet aspect-là de leur vie que leurs mots racontent ! Au contraire, leurs mots d’enfants racontent la résilience et l’espoir d’un avenir meilleur. Et même si ces enfants-là vivent en Asie, à l’autre bout de notre monde, ils véhiculent un message universel, qui est la force et le pouvoir de l’éducation » estime Jill Coulon. Des enfants qui avancent vers leur futur et une association qui les aide sur ce chemin: c’est la belle histoire que raconte Grandir. Sur les rives du Mékong…
Jeudi 11 avril à 20h au cinéma Le Paris, rue Barrière de Jaude à Clermont.
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