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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Les aberrations de la Champions Cup

Des équipes sud-africaines, des régions irlandaises, des seconds couteaux du Top 14 et de Premiership : quelle est la cohérence de l’actuelle Coupe d’Europe de rugby ?

La Coupe d’Europe de rugby (dite « Champions Cup ») qui accueille des équipes sud-africaines, c’est un peu comme si le Top 14 intégrait des clubs venus de Géorgie ou d’Argentine. Cette incongruité est surtout une preuve que la formule, née en 1995, n’a jamais vraiment trouvé ses marques, ressemblant  surtout à une sorte de session de rattrapage ou de compétition bis dans l’ombre des championnats nationaux. Elle n’a en tout cas jamais, jusqu’ici, représenté un véritable Graal au contraire du football pour lequel la Ligue des Champions constitue le dessein ultime des clubs les plus puissants. Les plus riches…

L’Europe, quelle Europe ?

D’ailleurs, dès l’origine, la notion de continent pouvait paraître présomptueuse pour une discipline aux limites géographiques restreintes, l’Europe du rugby se limitant alors à une confrontation franco-britannique au sein de laquelle les hôtes invitaient généreusement une nation qui ne risquait pas de leur faire de l’ombre : l’Italie. Tout le monde, on le sait, apprécie les sympathiques transalpins parce qu’ils ne gagnent jamais.

Méli mélo

Coincé entre les joutes ordinaires du  Top 14, le Tournoi des 6 Nations qui reste un must, les tournées d’automne et- tous les quatre ans- la Coupe du Monde, la Coupe d’Europe des clubs (qui a changé de nom plusieurs fois) est donc une sorte d’objet non déterminé, un trophée qui ne fait pas rêver les foules et cherche en vain une formule acceptable à défaut d’être gagnante… Des équipes de provinces (irlandaises, en l’occurrence) y rencontrent des clubs proprement dit. Et pas besoin d’être un foudre de guerre du Top 14 pour y participer désormais puisque les huit premiers du championnat français sont  directement qualifiés. Ce qui constitue une sorte de prime à la médiocrité. A force d’évolutions, de transformations, de concessions, la compétition, organisée par l’European Professionnal Club Rugby (EPCR), ne ressemble plus à rien. Mais doit-on s’en étonner dans un sport dont le ballon ne tourne pas rond ?

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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