La Coupe d’Europe de rugby (dite « Champions Cup ») qui accueille des équipes sud-africaines, c’est un peu comme si le Top 14 intégrait des clubs venus de Géorgie ou d’Argentine. Cette incongruité est surtout une preuve que la formule, née en 1995, n’a jamais vraiment trouvé ses marques, ressemblant surtout à une sorte de session de rattrapage ou de compétition bis dans l’ombre des championnats nationaux. Elle n’a en tout cas jamais, jusqu’ici, représenté un véritable Graal au contraire du football pour lequel la Ligue des Champions constitue le dessein ultime des clubs les plus puissants. Les plus riches…
L’Europe, quelle Europe ?
D’ailleurs, dès l’origine, la notion de continent pouvait paraître présomptueuse pour une discipline aux limites géographiques restreintes, l’Europe du rugby se limitant alors à une confrontation franco-britannique au sein de laquelle les hôtes invitaient généreusement une nation qui ne risquait pas de leur faire de l’ombre : l’Italie. Tout le monde, on le sait, apprécie les sympathiques transalpins parce qu’ils ne gagnent jamais.
Méli mélo
Coincé entre les joutes ordinaires du Top 14, le Tournoi des 6 Nations qui reste un must, les tournées d’automne et- tous les quatre ans- la Coupe du Monde, la Coupe d’Europe des clubs (qui a changé de nom plusieurs fois) est donc une sorte d’objet non déterminé, un trophée qui ne fait pas rêver les foules et cherche en vain une formule acceptable à défaut d’être gagnante… Des équipes de provinces (irlandaises, en l’occurrence) y rencontrent des clubs proprement dit. Et pas besoin d’être un foudre de guerre du Top 14 pour y participer désormais puisque les huit premiers du championnat français sont directement qualifiés. Ce qui constitue une sorte de prime à la médiocrité. A force d’évolutions, de transformations, de concessions, la compétition, organisée par l’European Professionnal Club Rugby (EPCR), ne ressemble plus à rien. Mais doit-on s’en étonner dans un sport dont le ballon ne tourne pas rond ?
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