Pour de nombreux auvergnats, la société GCK est l’exploitant du circuit automobile de Charade. Mais pour le monde de la mobilité décarbonée, GCK est un groupe industriel créé en 2020 par Guerlain Chicherit et Éric Boudot fort aujourd’hui de 9 sociétés composant de 3 pôles dédiés à l’accélération de la décarbonation des transports : énergie, technologie & industrie et sport automobile. C’est à Lempdes, dans la métropole clermontoise, que GCK vient d’ouvrir un nouveau site industriel de 2500 m2 destiné à réunir une partie de ses activités de production et de R&D, inauguré par le ministre de l’industrie, Roland Lescure. Sur ce site déjà opérationnel, 90 collaborateurs travaillent sur des activités de production en série de batteries lithium, le développement de prototypes pour l’activité de rétrofit de véhicules lourds et la préparation de solutions de stockage et de distribution d’énergie propre. A l’occasion de l’inauguration Éric Boudot, directeur général de GCK, a annoncé le lancement d’une nouvelle société Flex’hy, dédiée à la distribution d’hydrogène pour favoriser l’émergence d’écosystèmes hydrogène. Cette création illustre une croissance soutenue du groupe depuis sa création. Alors qu’il comptait 65 salariés au début de l’année, il en compte aujourd’hui près de 150, 20 postes restant actuellement ouverts.
Une visite symbolique
Si le ministre s’est déplacé jusqu’à Lempdes ce n’est évidemment pas hasard « Je suis là pour soutenir une aventure emblématique, illustrant ce que l’État souhaite soutenir. GCK est une entreprise nouvelle créée par deux entrepreneurs audacieux qui prennent des risques pour accompagner la France sur la voie de la décarbonation » a-t-il déclaré, ajoutant « On a décidé de sortir du véhicule thermique en 2035 et d’ici là il faut trouver des solutions pour que tout les Français puissent conduire des véhicules comme ils le font aujourd’hui avec des bornes de recharge et de l’autonomie. Il faut aussi que l’on puisse rétrofiter, c’est à dire électrifier des véhicules qui existent déjà. Ce que l’on souhaite c’est que le pays soit pionnier dans la mobilité électrique, mais qu’au fond cela ne change pas grand chose pour les Français. Il faut qu’ils puissent continuer à piloter leur voitures d’un point A à un point B mais sans émettre de carbone. Nous consacreront 54 milliards d’euros à construire la France de 2030, dont 5 sont destinés au secteur automobile, à la transition du thermique vers l’électrique, et 9 au développement d’une filière hydrogène pour la construction des véhicules 0 carbone. Nous souhaitons que les Français puissent conduire des véhicules électriques construits, vendus en France et nourris par une électricité produite en France. Le pays a les moyens de devenir un exemple pour le Monde mais doit aussi créer de l’emploi sur les territoire. GCK coche tout les cases et montre tout ce qui pourrait être fait dans les 20 ou 30 années qui viennent ».
Développement exponentiel
« Le projet est d’avoir un doublement du chiffre d’affaire en un an » explique Eric Boudot « C’est bien engagé puisque nous avons des commandes sur plusieurs années. Nous allons faire 20 millions d’euros en 2022, 40 en 2023, pour une croissance progressive jusqu’à 150 millions dans les 3 ou 4 ans qui viennent… et avec les emplois qui vont avec, sur le Puy-de-Dôme, en Savoie et sur le bassin d’Aix en Provence. La zone du Puy-de-Dôme sera consacrée à la production de véhicules avec la capacité de faire des tests sur le circuit de Charade. La Savoie où se situe le siège de GCK est axé sur le service alors que le sud accueille le pôle moteurs électriques et à combustion. L’auvergne est une terre d’accueil intéressante car il y a un écosystème fort sur les mobilités. Nous allons créer un autre site aux Gravanches et nous poursuivons le développement du site de Charade. Nous avons déjà réhabilité les bâtiments où l’on peut accueillir des événements et des séminaires, nous avons de nouveaux bâtiments pour des offres loisirs sur la saison prochaine et nous attendons les autorisations pour la création du champs solaire qui nous permettra de produire de l’énergie verte ».
Une gamme de solutions
Le site de Lempdes est en partie consacré au rétrofit, autrement dit la conversion de véhicules thermiques existants en véhicules o carbone mais cela ne signifie pas uniquement voiture à batterie. En effet, l’entreprise adopte les meilleures solutions en fonction des usages liés à différents véhicules. Dans la partie atelier, le ministre à pu découvrir différents engins lourds comme une dameuse électrique pour une station de ski fonctionnant à l’hydrogène, la pile à combustible étant mieux adaptée qu’une batterie pour alimenter les gros moteurs électriques. À ses côtés, des bus retrofités hydrogène dont les performances sont identiques aux versions gazole, des camionnettes également rétrofités hydrogène. Mais le plus étonnant est la conversion électrique marine d’une vedette Riva qui pourra reprendre du service sur les lacs comme celui d’Annecy où les moteurs thermiques sont interdits. Comme l’a fait remarquer Eric Boudot à Roland Lescure, il ne faut pas enterrer trop vite le moteur à piston. Une collaboration entre GCK et le motoriste Solution F permet aussi de travailler sur des moteurs thermiques fonctionnant à l’hydrogène injecté ou à l’essence de synthèse, deux solutions qui permettent de garder les avantages et l’agrément des moteurs à combustion interne, sans rejeter de carbone.
[…] promoteur France Routes et d’ailleurs signée, en juin 2022, à Charade, circuit géré par GCK dont on connaît l’implication dans le domaine de la mobilité […]