C’est bien connu, les groupes de climatisation produisent de l’air froid en rejetant de l’air chaud. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle climatisation et écologie ne font pas bon ménage. Lorsque l’on refroidi les intérieurs par temps chaud, on contribue à réchauffer un peu plus l’extérieur, créant ainsi encore plus de besoins de froid… un vrai cercle vicieux. La chaleur produite est alors appelée « fatale » car elle est perdue. Dans une démarche écologique nécessaire, l’idée toute simple qui consiste à récupérer cette chaleur apparaît comme une évidence mais valoriser cette source nécessite évidemment de la technologie.
La solution CHU-Engie
Le site d’Estaing du CHU de Clermont possède un centrale gérée par Engie Solutions depuis 2007. Cette centrale produit l’eau chaude de l’hôpital mais aussi le froid pour la climatisation des locaux. Les épisodes caniculaires à répétition ont montré les limites de l’équipement arrivé par moment au maximum de ses capacités avec à la clé un risque de panne amplifié. La direction du CHU a donc demandé à son partenaire-prestataire Engie d’étudier les possibilité d’augmenter et de sécuriser la production d’eau glacée pour le site Estaing en respectant les objectifs de décarbonation et d’économie d’énergie, sujet particulièrement sensible actuellement. Engie a donc équipé la centrale d’Estaing, d’un nouveau groupe, à condensation par eau avec refroidisseur adiabatique (système de rafraîchissement d’air mobile par évaporation) qui assure un refroidissement plus efficace, même en conditions difficiles. Une pompe permet de récupérer la fameuse chaleur fatale issue de la production afin de produire de l’eau chaude pour le site. Plus de froid et moins de dépenses en gaz pour l’eau chaude, l’équation est parfaite et particulièrement bienvenue compte tenu de la situation géopolitique du moment.
Les chiffres parlent
Le nouveau groupe frigorifique permet une augmentation de 20% de la production et couvrira plus de 80% de la consommation d’eau glacée du site d’Estaing, soulageant les équipements existants. La pompe à chaleur quant à elle, permet de ne quasiment pas rejeter de calories dans l’environnement et d’en réinjecter la presque-totalité dans la production d’eau chaude. Le CHU va ainsi baisser sa consommation de gaz de 40%, soit 27% de sa consommation totale, toutes énergies confondues, soit encore 2/3 de la baisse rendue obligatoire par loi de transition. Avec cet énorme gain, le CHU finance en grande partie la nouvelle installation et affichera un bilan carbone plus favorable. Ce ne sont pas moins de 965 tonnes de CO2 qui seront économisés annuellement, l’équivalent de 5 millions de KM parcourus en voiture.
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