On la sait touche à tout et elle le fait avec discrétion, élégance, allant sans doute, au gré de ses expériences, là où elle a envie d’être. Simplement. Keren Ann peut écrire pour le cinéma, la danse contemporaine, le théâtre, inspirer les plus grands (Jane Birkin, Henri Salvador, Iggy Pop, Luz Casal, Anna Calvi ont chanté ou repris ses chansons). Elle peut jouer dans une comédie musicale ou bien assumer le rôle de manager, producteur et même ingénieur du son sur ses propres albums. En fait elle est assez insaisissable et farouchement indépendante, celle qui, comparée dans un premier temps à Françoise Hardy, s’est vite échappée de la chanson française pour interpréter ses titres en anglais, vagabondant plus volontiers du côté de Joni Mitchell ou Suzanne Vega.
« Bleue » à l’âme
Seize ans après La disparition, son dernier disque écrit intégralement en français, la songwriteuse revient pourtant à sa langue d’adoption grâce à Bleue, son huitième album. Avec délicatesse et une mélancolie à fleur d’âme, Keren Ann y évoque les amours éphémères, les sentiments qui se délitent, les histoires qui se sabordent. L’incapacité de préserver intact. Quelque part entre folk et blues, et toujours doux amer, Bleue va bien à Keren Ann, une artiste intelligente raffinée et distinguée dont on ne se lasse pas.
Mercredi 22 octobre à 20h30 à la Coopérative de Mai (Petite Coopé).
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