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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

L’élection présidentielle et l’humeur du jour

Qui aura la majorité au soir du second tour du scrutin présidentiel ? La réponse appartient vraisemblablement aux Français qui hésitent encore. Leur choix ne sera peut-être pas seulement d'ordre politique.

D’un côté, des électeurs décidés, inflexibles, solides sur leurs positions, convaincus  de leur choix ; de l’autre, des abstentionnistes indécrottables, persuadés que l’élection n’impactera guère leur vie quotidienne. Dès lors, à quoi bon perdre son temps à se rendre aux urnes un dimanche matin ? Et, au milieu, des citoyens versatiles, volatiles, perméables, indécis, fluctuant au fur et à mesure des événements. Ils voteront probablement dans quelques jours mais peut-être se décideront-ils au tout dernier moment en fonction de leur humeur ou peut-être de la pluie ou du beau temps. Tout autant que l’imperfection des mesures, ce sont eux qui font varier les résultats des sondages pré-électoraux. Le Covid, la guerre en Ukraine, l’ »affaire Mac Kinsey », l’inflation galopante : autant de raisons de se comporter comme des girouettes. Avec eux, le dernier qui parlera aura-t-il raison ?

Le choix d’un individu

On peut s’étonner de l’inconstance d’une partie de l’électorat. Après tout, les Français ont eu cinq ans pour juger de l’action de la majorité au pouvoir, pour en évaluer les conséquences ou l’inconséquence ; pour se forger des convictions. Mais cette indécision, qui fait le sel du prochain scrutin, est aussi due à la spécificité du système politique national et au régime présidentiel. Autant qu’un programme (rarement tenu par la suite), il s’agit de désigner un homme ou une femme, avec ses qualités, ses faiblesses, son pouvoir de séduction, ses capacités d’expression, sa faculté (ou non) de représenter le pays, ses dispositions à se montrer proche du peuple. Jacques Chirac, entre autre, avait parfaitement joué de ces différents paramètres. Avant de devenir un « roi fainéant », il fut un candidat habile à l’apparence bonhomme et rassurante.

De l’importance du débat

Le débat télévisé, organisé entre le premier et le second tour, constitue le sommet dans cette compétition où l’art de communiquer se révèle souvent plus déterminant que les idées. Même aux Etats-Unis, système moins monocratique que le nôtre, le duel cathodique fait parfois pencher la balance. Ce fut le cas, dès 1960, lorsque John Kennedy, aux allures de golden boy, prit le pas sur Richard Nixon, avec, au passage, un bon coup de pouce de la mafia. L’expérience nous apprend que les apparences peuvent être trompeuses mais qu’importe ce bras de fer devant les caméras a toujours un gagnant qui, généralement, ne perd pas le dimanche suivant. Les électeurs hésitants y sont particulièrement sensibles, un peu comme ils voteraient pour un candidat de la Star Academy.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

1 Commentaire

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  • Les causes de l’abstention sont simples : une absence de candidat correspondant aux souhaits des électeurs, une méthode des parrainages inadaptée, des inégalités de traitement de la part des médias vis-à-vis des candidats moins connus, l’omerta des grands partis vis à vis des plus petits et le manque de débat politique entre les candidats sur les questions de fond. Tous ces motifs sont en fait des bâillons à l’expression de la démocratie et produisent un mécontentement légitime de la population.
    Rappelons qu’en 2017, seuls deux sujets se sont imposés pendant ces élections : le combat contre le développement durable et le pouvoir d’achat. Il est à remarquer que cinq ans plus tard, ce dernier sujet est toujours d’actualité – à croire que les manifestations des Gilets jaunes n’ont rien changé…
    Alors entre le ras-le-bol général, la destruction des partis politiques, le refus du Président sortant de débattre et la fatalité que le représentant de ‘La République En Marche’ va passer, un bon tiers de la population est inquiète.
    Parce qu’au final, les vrais thèmes qui nous intéressent, ce ne sont pas l’augmentation ou la réduction du personnel dans la fonction publique, non ; notre quotidien ce sont les inégalités sociales, l’emploi, la sécurité, l’inflation et la santé !

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