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Photo Claude Devaux.
Culture Vendredi

Le Valet de Cœur remonte le temps

Près de 2500 années nous séparent d'Eschyle, le premier écrivain tragique de la Grèce antique. Pourtant la compagnie clermontoise reprend "Les Choéphores" en son théâtre de poche et sur la scène de la Maison de la Culture.

Le théâtre peut traverser le temps et, à dessein, se faufiler par-delà les siècles jusqu’à nous précipiter à l’âge antique. Celui d’Eschyle, par exemple, à l’époque d’Athènes et des guerres menées contre les Perses.  Cinq siècles avant Jésus Christ. S’il participa à la bataille de Marathon, puis à celle de Salamine, Eschyle est resté célèbre pour avoir concouru à la naissance du genre tragique au théâtre. La tension, l’angoisse et la dignité inondent ses pièces qui, en dépit des années, ont cheminé jusqu’à nous…

Photo Claude Devaux.

« D’une actualité brûlante »

Jouer Eschyle au XXIe siècle tient certainement de la gageure, surtout entre deux représentations de Molière, de Gurney ou d’Ionesco. Pourtant, le défi n’a pas vraiment fait peur au Valet de Cœur clermontois. A six reprises, l’an passé, la troupe a interprété Les Choéphores, pièce centrale de la trilogie L’Orestie. « J’ai lu Eschyle lorsque j’étais au collège. Je devais avoir 12 ou 13 ans. Et j’en ai été ébloui » se souvient Jean-Yves Lenoir, le directeur du Valet de Cœur et metteur en scène du spectacle. « La langue est précise, concise et, pour autant, elle conduit inévitablement vers la poésie. Une poésie dramatique…Je me rends compte aussi combien le thème des Choéphores est d’une actualité brûlante: il y est question de la confrontation entre la structure de la cité, la démocratie et les problèmes personnels des individus.  » 

Photo Claude Devaux.

Seize comédiens

Tragique, dramatique, violente et indéniablement esthétique, l’oeuvre d’Eschyle se fraie ainsi un passage sur une scène contemporaine. Le pari ambitieux du Valet de Cœur n’était pas gagné d’avance. « C’est un spectacle lourd, en effet, à partir d’un texte très littéraire. D’une certaine façon, il a fallu défricher. Mais le projet a enthousiasmé les seize comédiens et l’ensemble de l’équipe. Nous sommes partis sur la pointe des pieds et, à notre plus grande satisfaction, le public a adhéré. »  Au passage, la tragédie grecque croise la musique de Brahms et sa valse n°15 qui revient comme un leitmotiv dans la mise en scène du Valet de Cœur. Au théâtre de poche de la petite rue Antoine d’Auvergne et à la Maison de la Culture, les Choéphores reviennent donc avec le printemps. L’occasion d’un voyage dans le temps et d’une exploration théâtrale empreinte de poésie.

Les 5, 6 , 12 et 13 avril à 20h30 au Théâtre du Valet de Coeur, rue Antoine d’Auvergne à Clermont, le 11 avril à 20h30 à la Maison de la Culture, salle Boris-Vian. Réservations: 04-73-91-20-66.

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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