Mardi 7 juillet, un train spécial reliera Clermont à Langogne. Dans le même temps, un autre train rejoindra la même petite ville lozérienne du Haut-Allier (2900 habitants environ), en provenance de Nîmes. Cette journée pas comme les autres sera ponctuée de spectacles, d’expositions, d’une déambulation, de séquences de vélo-rail ou de vélo électrique ou encore, à l’arrivée en gare de Langogne, de l’inauguration d’une œuvre souvenir sans oublier un banquet anniversaire et l’inévitable prise de paroles d’élus. Il s’agira, en la circonstance, de fêter dignement les 150 ans du train cévenol et, en particulier, du tronçon entre Langeac (Haute-Loire) et Villefort (Lozère), la commune française à la plus forte pluviométrie.
Le dernier maillon
« On écrit de Langogne : 16 mai : Les travaux de chemin de fer sont entièrement terminés. C’est aujourd’hui que la voie de chemin de fer a été ouverte à la circulation, tant pour les voyageurs que pour les marchandises. Il y a deux départs et deux arrivées par jour entre Langogne et Villefort, et autant entre Langogne et Langeac.» Ce texte est paru dans le quotidien La Haute-Loire en date du 21 mai 1870. L’enthousiasme était grand alors devant les progrès accomplis par le rail et les nouvelles perspectives de déplacement offertes par le chemin de fer à travers le Massif-Central. Une foi susceptible de déplacer des moyennes montagnes… ou presque. A l’époque, la mise en service de la ligne Langogne-Villefort constituait le dernier maillon permettant de relier, en train, Marseille à Paris par Clermont.
Des manifestations reportées
Tout au long de l’été, l’association « 2020 : 150 ans de la ligne du train Cévenol » va ainsi mettre en lumière cet anniversaire dans les départements du Puy-de-Dôme, de la Haute-Loire, de la Lozère, du Gard et des Bouches-du-Rhône. « Notre but et de créer un lien entre les habitants, les associations et les collectivités autour de l’événement » expliquent ses membres. Le calendrier prévoit aussi des manifestations, préalables à la journée anniversaire, dans les cinq « capitales » des départements concernés. Ce sera le cas à Clermont à des dates indéterminées car le coronavirus est passé par là. La crise actuelle a obligé les organisateurs à repousser ce rendez-vous initialement prévu entre le 28 mars et le 4 avril.
« Participer au développement de la ligne »
Quoiqu’il en soit, soirées, spectacles, projections de films, concours photos, colloques et trains spéciaux devraient rythmer un été qui ne se veut pas nostalgique. Car l’association n’est pas seulement tournée vers le passé. Elle entend aussi promouvoir l’actuelle ligne qui relie Nîmes à Clermont, par Alès, Langogne, Langeac ou encore Brioude. Un itinéraire de 304 km, traversant gaillardement 106 tunnels, chevauchant 47 ponts et viaducs et grimpant jusqu’à 1030 mètres d’altitude, qui a été sauvée grâce à une importable mobilisation locale. « Nous voulons mettre en avant le potentiel que représente la ligne, la faire connaître, l’utiliser, proposer et participer à son développement » précise l’association, désireuse de relier le passé et l’avenir, en train, évidemment.
Plus d’informations sur: www.150anstraincevenol.info
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