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Le Théâtre du Pélican : un travail permanent avec la jeunesse. Ici au cours des "labos" étudiants- photo Luc Blanchard.
Culture

Le Théâtre du Pélican entre projets et incertitude

La nouvelle équipe du Théâtre du Pélican est à l'œuvre. Le centre de création et d'éducation artistique pour l'adolescence et la jeunesse poursuit ses missions. Même si quelques doutes subsistent sur les soutiens dont il disposera.

C’est un nouvel acte qui débute au Théâtre du Pélican. La suite d’une histoire débutée au cours des années 70. Le metteur en scène Jean-Claude Gal, son dernier directeur artistique, a passé la main au terme d’une longue aventure. Le voyage se poursuit sans lui. Le centre de création et d’éducation artistique, tourné vers les adolescents et la jeunesse, s’est donc trouvé une nouvelle équipe, bien décidée à écrire d’autres chapitres. « Le théâtre est un champ d’expression particulièrement riche, révélateur et formateur pour les catégories d’âges auxquelles nous nous adressons. Le projet développé par Le Pélican reste singulier puisque les jeunes sont impliqués, de A à Z, dans la création théâtrale, depuis l’écriture jusqu’à l’interprétation » souligne Pierre Mauchien, le président de la structure.

Au plus près des jeunes

Autour de Sophie Rieu, la directrice, la nouvelle équipe s’est mise en place à la Cour des Trois Coquins. Elle a pu, d’ores et déjà, développé un certain nombre de projets. Des ateliers sont ainsi conduits en permanence en milieu scolaire et universitaire, à partir de textes de dramaturges venus en résidence. « Il s’agit de projets d’établissements ou de classes, que nous conduisons à Clermont et dans l’ensemble de la région. La situation sanitaire ne nous a pas empêchés, dans l’ensemble, de poursuivre nos actions en milieu scolaire » explique Sophie Rieu. Parallèlement, les « labos » réunissent des jeunes hors-temps scolaire. Ils sont l’occasion d’explorer, en profondeur, de nouvelles formes de théâtre à partir de textes dramatiques commandés à des auteurs contemporains.

Formule innovante et festival européen

Photo Luc Blanchard.

Tous les deux ans, la structure va proposer une création artistique en compagnie d’un metteur en scène associé. Thibaud Croisy (34 ans) est le premier à expérimenter cette formule innovante.  » Il est ainsi arrivé à Clermont sans idée préconçue et a découvert les jeunes qui se sont inscrits. Entre le mois d’octobre et celui de janvier, il a beaucoup observé, échangé, ébauché. Le choix s’est finalement porté sur un texte de Tchekhov, « Sur la grand route ». Au cours d’un véritable travail en équipe, huit jeunes ont participé à ce choix mais aussi à l’adaptation et à la réécriture du texte. Le projet évolue ainsi au fur et à mesure des étapes » indique Sophie Rieu. L’aboutissement aura lieu les 5, 6 et 7 novembre au cours de trois représentations à la Cour des Trois Coquins. La fin d’un parcours ? « Pas tout à fait car le spectacle créé devrait aussi, au-delà, être repris dans des lieux en France avec lesquels le Théâtre du Pélican travaille en réseau » précise Pierre Mauchien.

Le centre de création et d’éducation artistique est également engagé dans un projet européen. Objectif : développer la pensée critique des jeunes. C’est ainsi qu’au mois de juin 2022, la ville de Clermont recevra Eyenet 2.0, un festival théâtral réunissant des spectacles provenant de huit pays de notre continent. « Nous souhaitons placer cet événement dans le cadre de la candidature de Clermont comme capitale européenne de la culture 2028. L’association « Clermont- Massif Central 2028 » a déjà témoigné de son vif intérêt pour cette manifestation » se félicite Pierre Mauchien.

Quelques doutes

Si les projets foisonnent au sein de la nouvelle équipe du Pélican, l’heure est aussi à l’incertitude financière au sein de la structure. « Les collectivités territoriales, qui ont toujours été à nos côtés, sont-elles en mesure de nous accompagner aujourd’hui encore ? » s’interroge le président. Et de citer les prochaines élections départementale et régionale qui paralysent aujourd’hui les engagements des collectivités. « Avec la Région, le dialogue est un peu difficile » avoue Pierre Mauchien. Si l’Etat devrait suivre, les interrogation proviennent également du soutien éventuel de la Ville de Clermont, partenaire historique. « Dans un premier temps, les actions que nous développons ne semblent pas correspondre au nouveau dispositif d’accompagnement mis en place par la ville » explique le président de la structure qui ne cache pas son inquiétude. On imagine toutefois qu’une solution sera trouvée pour permettre au « Pélican » de poursuivre son envol.

 

 

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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