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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Le quartier de la cathédrale ou les rues de la soif

Les bistrots, brasseries et restaurants ne manquent pas autour de la sombre cathédrale gothique. Quelques établissements ferment leurs portes. Ils sont plus nombreux encore à tenter leur chance.

Rien de tel qu’une balade le dimanche matin, à l’heure où les autres sont assoupis. C’est l’occasion de mieux observer l’état de la ville, de remarquer une multitude de détails et de faire éventuellement amis avec les pigeons qui ne connaissent pas la trêve dominicale et sont à la recherche de leur pain quotidien. On voit mieux les aspérités et les caractéristiques du contenant lorsque le verre est vide…

A Clermont, pour être sûr de ne jamais se perdre, il suffit de suivre les flèches de la cathédrale. Même le jour du Seigneur, cela ne vous oblige en rien à aller à la messe… Dans la rue des Chaussetiers, balayée ce jour-là par un vent d’automne, un écriteau sur une porte de boutique : « à vendre » suivi d’un numéro de téléphone que nous ne donnerons pas. Fin d’aventure pour le Gatsby ou plutôt fin de l’épisode Gatsby pour L’Aventure, le nom originel de cet établissement, inventé par Hervé Montréal, au cours des années 80, avant qu’il fût repris par Pablo, l’homme de L’Arlequin, une décennie plus tard… Autant d’histoires nocturnes qui évoqueront, chez certains, des souvenirs chargés de champagne Laurent Perrier ou peut-être d’un whisky malté. In memoriam…

Le règne de la bière

Si un bar ferme, d’autres, beaucoup d’autres ouvrent leurs portes, correspondant peut-être davantage à leur époque… Aujourd’hui, le vin et la bière ont le vent en poupe. Le quartier de la cathédrale en témoigne. Ici et là, on accroche de nouvelles enseignes et le houblon, en particulier, sème à tout vent. Blondes, brunes et même rousses, mousseuses, Allemandes, Autrichiennes, Irlandaises, Belges, Hispaniques, ambrées, pleines d’arômes, les bières sont ainsi devenues les reines des nuits clermontoises. Et lorsqu’hier, on commandait un « demi », désormais, on ne fait plus les choses à moitié… Allons-y pour une pinte, une chopine, un formidable (ce qu’en Belgique, on appelle joliment un « litron ») voire un sérieux… Et que coule la Gueuze par Jupiler plutôt que Toutatis.

Bacchus et Arrozoir

La floraison d’établissements témoigne de la vivacité et de la vitalité du quartier de la cathédrale, surtout sur son versant ouest. La rue des Chaussetiers, la rue des Gras, celle des Petits Gras ou encore la rue Terrasse, bastion des pionnières La Perdrix (désormais The Salvation Jane) ou Long John Silver Inn rivalisent en la matière.

Toutes accueillent des restaurants à la pelle, des bistrots, des brasseries, des débits de boisson aux noms évocateurs ou suggestifs, tels Bacchus ou L’Arrozoir… Reste, toutefois, à espérer que la demande corresponde à l’offre et qu’il y ait du liquide pour tout le monde. Le dimanche matin, il ne demeure que quelques bouteilles vides et verres brisés sur la chaussée pavée. C’est l’heure où l’agitation de la nuit s’est muée en des rêves imbibés. Attention au réveil… Les sirènes nocturnes ont tôt fait de se transformer en migraines du lendemain…

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

2 Commentaires

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  • Oui le centre historique devient le quartier de la soif. Les boutiques sont remplacées une â une par des bars cafés bistrots…l alcoolisme et le tapage nocturne ne posent pas de problème…les clients n habitent pas tous Clermont et prennent leurs voiture alcoolisés…quand à ceux qui n arrivent pas à dormir et qui doivent se lever pour bosser ils n ont qu’a déménager à la campagne…

  • Bonjour, holà par Toutatis :  » …chaudement installés entre les seins protecteurs de Morphée. » Je veux bien, quoique Morphée était un dieu des rêves prothétiques, donc de sexe masculin, et aux seins probablement moins enchanteurs (pour moi) que Iris, surtout représentée par le peintre Pierre-Narcisse Guérin… Santé ! (Et pour Miladiou : oui mais à la campagne il y a les coqs qui chantent, la cloche de l’église du village, l’âne qui braie, on s’en sort pas… ou alors dans un tonneau à la Diogène au lac du Bouchet…).

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