Tous sur la ligne de départ. A sept mois de l’échéance, on se bouscule au portillon de l’élection présidentielle. Venus de gauche et de droite, les prétendants se manifestent et prennent position dans un foisonnement qui peut évidemment prêter à sourire tant certaines initiatives révèlent davantage une ambition personnelle qu’une éclosion d’idées. C’est pourtant le jeu de ce scrutin, le seul qui passionne les Français et, dès lors, l’unique en mesure d’engendrer le débat.
La case primaires
Tandis que certains trublions émergent dans le paysage, tels des empêcheurs de tourner en rond, à l’image du facétieux Eric Zemmour, d’autres vont devoir se soumettre au jeu des primaires. La droite traditionnelle s’y est brûlée les ailes, il y a cinq ans. Mais la situation est différente, aujourd’hui, et le risque moindre puisqu’elle aborde cette séquence dans un rôle de simple outsider. La singularité est que les deux postulants les mieux placés (Valérie Pécresse et Xavier Bertrand) ont pris leur distance avec le parti dominant. Les militants verts, pour leur part, ne devraient pas nous surprendre. Ils privilégieront vraisemblablement le plus radical d’entre eux, sans trop se soucier de l’effet désastreux de ce choix sur les résultats du premier tour.
Une gauche morcelée
Les socialistes s’abstiendront de toute bataille interne. Ils rouleront « sagement » pour Anne Hidalgo, légitimée par sa réélection à Paris et susceptible d’entraîner dans son sillage certains électeurs écologistes. Mais voilà qu’Arnaud Montebourg, en rupture avec son ancien parti, et à la façon d’un Jean-Pierre Chevènement, fait entendre sa voix et hisse son étendard. Son discours sur l’impasse économique de la mondialisation a le mérite de l’originalité. Ce dont Jean-Luc Mélenchon, dont le crédit s’est sérieusement effrité en cinq ans, au fur et à mesure de prises de position malvenues, ne peut plus se prévaloir.
Baromètre
Reste évidemment les deux favoris : Marine Le Pen n’a pas le vent en poupe en cette fin d’été. L’incontournable chef de file du Rassemblement National est fragilisée par les récentes élections régionales et par des sondages qui ne décollent pas. L’apparition d’Eric Zemmour dans le paysage de la droite « dure » ne va pas lui faciliter la tâche. Pendant ce temps, Emmanuel Macron se frotte les mains. Tout semble se dérouler comme sur des roulettes pour le candidat-président qui bénéficie de son statut pour se placer au-dessus de la mêlée. Mais le printemps est encore loin.
Dessin : Jean-Louis Gorce
Commenter