« Plus rien ne sera comme avant», entend-on affirmer ces jours-ci. Ou encore « il y aura un avant et un après ». Il est question de la pandémie de Covid-19, évidemment. Et ces paroles, déjà entendues au moment de la crise économique de 2008, ressemblent fort à des discours inutiles ou infondés… Une façon de parler pour ne rien dire.
Sur le carreau
Bien-sûr, ceux qui auront disparu ne reviendront jamais. Mais il meurt 600.000 personnes, environ, chaque année en France et près de 60 millions sur la planète, qui sont autant de drames individuels et de bouleversements pour les familles. Covid-19 ou pas… Bien-sûr, la très longue séquence de confinement va laisser des traces, des stigmates et mettre des gens sur le carreau. Durablement. Des entreprises vont disparaître, d’autres iront en boitant bas, avant, peut-être, à leur tour, de jeter l’éponge. Les mesures, prises ici et là, ne suffiront pas, d’un coup de baguette magique, à effacer les traumatismes portés à l’économie mondiale. Les marchés financiers vont pâlir, ils finiront par reprendre des couleurs. Il faudra juste attendre un peu…
Mais pour le reste, qui peut croire sérieusement que le monde changera en profondeur, que des leçons essentielles seront tirées de cet épisode ? Et que, comme on l’entend ici ou là, demain sera plus apaisé, plus solidaire, plus vertueux, plus exigeant, plus conscient, plus mesuré, plus écologique ?
Modèle unique
Chassez le naturel, il finit toujours par revenir au galop… Après, ce seront les mêmes exactement aux manettes. Les mêmes personnes aux mêmes fonctions avec les mêmes intérêts… Oublié le slow down, la course en avant reprendra nécessairement puisque l’ensemble de nos sociétés mondialisées fonctionnent sur ce modèle unique : produire, tenter, acheter, consommer puis jeter … Un cycle permanent qui fait tourner la planète et les têtes au détriment des ressources naturelles et de la biodiversité. Et tous les systèmes qui ont, jusqu’ici, eu l’ambition de s’exonérer de ce schéma se sont cassés les dents et se sont révélés un remède pire que le mal…
Bien-sûr, quelques enseignements seront tirés. Il y aura des masques, par millions, pour protéger les visages et, peut-être, davantage de places dans les établissements médicaux. On parera au plus pressé, on affirmera des intentions et l’on évoquera timidement des solutions. Mais il est naïf de penser que demain sera un tout autre jour…
Très bon édito, Marc.
Bonne semaine à toute l’équipe !
Bravo mais il faut espérer un renouveau par la suite et une prise en compte du réel sacrifié sur l’autel des profits stupides et de la vanité. Le mal est idéologique car on vénère la démesure, la disproportion, les vices et perversions.
… et oui !