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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Le dernier tour de piste

Renaud Lavillenie prépare l’ultime grand objectif de sa carrière. Plus de dix ans après son sacre olympique de Londres.

Certains sportifs se retirent au sommet de leur gloire, alors que leur condition, leur savoir- faire, leur expérience leur permettraient de rêver à d’autres médailles, d’autres exploits. Ce fut le cas, par exemple, de la skieuse slovène Tina Maze, s’échappant des pistes à l’âge de trente et un an ans aux lendemains d’un double titre de championne du monde. D’autres sont fauchés par le destin en plein vol, tel le Brésilien Ayrton Senna dans le virage de Tamburello. Et, peut-être parce que le sport génère désormais beaucoup d’argent, il est de plus en plus courant que les carrières s’étirent  sur plusieurs décennies, malgré les séquelles pour le corps, les revers et l’arrivée de nouvelles générations de champions … A l’image du golfeur Tiger Woods qui, en dépit de l’âge et des blessures, n’en finit pas d’effectuer des come-back rarement couronnés de succès (si l’on excepte le Masters 2019).

Obscurément

Christopher Froome, le cycliste anglais, passé du statut de vainqueur du Tour de France à celui d’obscur coursier est un cas paroxystique. Désormais régulièrement décroché dès que les routes s’élèvent, incapable de jouer les premiers rôles, son parcours ressemble davantage à une pathétique descente aux enfers qu’à un retour espéré vers les sommets. Pourtant, conscient de ses propres limites, l’ex héros clame son amour du vélo et son plaisir intact de fréquenter les pelotons. Dans une interview récemment donnée au quotidien Var Matin, le quadruple vainqueur de l’épreuve a fait du Tour son objectif 2024. Evidemment pas pour y viser le maillot jaune.

Pourquoi juger sévèrement d’un telle attitude ? Après tout Coubertin n’estimait-il pas que « l’essentiel est de participer». On peut en effet trouver à la compétition d’autres finalités que le triomphe. La décision d’arrêter une carrière tient de l’intime, d’autant plus qu’elle constitue un traumatisme, souvent comparée à une petite mort.

L’été à Paris

Eclipsé dorénavant par l’étoile Duplantis, qui évolue à d’autres hauteurs, le perchiste clermontois Renaud Lavillenie refuse, pour sa part, de baisser les bras. Ainsi, à l’âge de trente-sept ans, l’ancien champion olympique cultive-t-il  encore quelques rêves. Il affirme sa détermination, sa motivation à sept mois des J.O de Paris même si son corps le rappelle parfois à la raison. On lui souhaite évidemment de sortir par la grande porte.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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