Ce jeudi sera donc le tout dernier jour et l’ultime occasion de profiter d’une liberté déjà masquée et relative. Emmanuel Macron a en effet annoncé hier soir ce que tout le monde redoutait, après l’expérience ô combien traumatisante du premier confinement du printemps dernier. Les Français vont donc subir une nouvelle épreuve dont nul ne sait, à vrai dire, quand elle se terminera et dont les conséquences économiques, sociales, psychologiques et politiques seront, à coup-sûr, quoi qu’il arrive, désormais, considérables. Dans le meilleur des cas, le chef de l’Etat a donné le 1er décembre comme perspective d’une éventuelle sortie de confinement. Mais, sans exclure totalement ce scénario, il serait question d’étendre le dispositif jusqu’à Noël voire jusqu’à la fin janvier. Il pourrait aussi être « réajusté » durant cette période. « Il convient de donner un coup de frein brutal à la recrudescence du Covid-19 » a justifié le Président de la République, d’un ton évidemment grave.
Confinés mais pas tous…
Les écoles, les collèges, les lycées, les maternelles resteront ouverts pendant cette deuxième séquence. « Nos enfants ne sauraient être privés durablement d’instruction, d’éducation, de contact avec le système scolaire » a estimé Emmanuel Macron. En revanche, comme au printemps dernier, les commerces « non essentiels » (terme pour le moins péjoratif et désobligeant car la vie ne se résume pas à se nourrir ou se soigner) devront fermer. Les Français auront le droit de sortir pour travailler, de se rendre à un rendez-vous médical, de porter assistance à un proche, de faire leurs courses et de prendre l’air autour de chez eux à condition de disposer d’une attestation. Les déplacements entre régions seront interdits mais les frontières demeureront ouvertes… Quant aux universités, elles devront fonctionner en « distanciel » (cours en ligne) tandis que le sport professionnel pourra se poursuivre à huis clos.
Des voisins plus souples
Dans le même temps, chez nos voisins européens, de nouvelles mesures ont également été annoncées. Dans l’ensemble de la Suisse, les discothèques cesseront leur activité (ça n’était pas encore le cas en Suisse Alémanique). Les bars et les restaurants, pour leur part, devront fermer leurs portes à 23 heures. En Allemagne, pas question de confinement non plus, mais Angela Merkel a annoncé la fermeture de certains commerces, dont les restaurants, et des lieux culturels pour le mois de novembre. L’Italie met en œuvre des mesures strictes de restrictions mais pas de confinement, à l’image de l’Espagne et de l’Angleterre. Seuls l’Irlande et le Pays de Galle ont déjà adopté un dispositif proche de celui de la France « dans l’espoir de sauver Noël« .
Reste à savoir, désormais, comment la population, qui a globalement accepté le sacrifice du printemps dernier, va tolérer cette nouvelle séquence de la privation la plus élémentaire de liberté. L’acceptation de mesures autoritaires est évidemment liée à la confiance que l’on accorde à ceux qui les imposent. Or, il semble bien que le consensus (relatif) qui régnait il y a quelques mois ait, depuis, volé en éclats…
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