En friche depuis de nombreuses années, une zone longeant la voie ferrée située entre l’avenue de la Libération et la rue Croix des Liondards va enfin être aménagée.
Dans les années 90, il était envisagé d’utiliser ce morceau de ville, en limite Clermont-Beaumont, pour y faire passer ce que l’on appelait à l’époque le BSO. Le Boulevard Sud-Ouest était annoncé comme le rédempteur des problèmes de circulation en créant un axe entre le carrefour Europe de Chamalières et le CHU. Mais les stratèges de l’époque avaient mésestimé la faisabilité et le projet a, maintes fois, été repoussé, repensé et finalement abandonné pour le plus grand bonheur des riverains.
Ce sont les habitants du quartier du Pont de Vallières qui ont proposé, dans le cadre du second budget participatif de la ville, un aménagement de cette zone qui va devenir au printemps 2025, un grand espace vert au caractère naturel mais aussi un couloir de mobilité piétonne et cyclable permettant d’accéder facilement au quartier Saint-Jacques.  Le parking déjà existant est conservé. Ce projet engage 640 000 euros apportés par la ville sur sa réserve budget participatif et par la métropole.

Différentes ambiances végétales pour la coulée verte

« Sur cette emprise de près de deux hectares on va venir compléter la végétalisation existante et on va insérer dans cette configuration parc, un cordon circulé pour mobilités douces uniquement » explique Lilian Bouvier responsable du service d’aménagement des grands projets de Clermont Auvergne Métropole. « On va l’aménager en respectant les ambiances des trois paliers altimétriques, car il y a trois niveaux de plancher topographique sur ce territoire. On va essayer de conserver le foisonnement végétal existant tout en créant des ambiances pour chacun de ces paliers en adaptant les essences et les plantations que l’on va rajouter pour atteindre environ 80% de la surface totale désimperméabilisée ». La partie la plus élevée verra la création d’un beau belvédère offrant une vue inédite sur le bassin clermontois.

Et le passé volcanique refait surface

Comme bien souvent, c’est d’ailleurs le cas sur le site de la Muraille de Chine, le passé volcanique réapparait dès que l’on travaille le sol.  « On a une coulée importante qui se trouve au nord de l’emprise, où les pelleteuses tapent assez rapidement sur de la pierre volcanique qu’il a fallu contourner pour réaliser les réseaux, d’eau potable notamment, et qui crée un certain nombre de surprises durant les chantiers » confirme Lilian Bouvier. La nature du sol n’empêche cependant pas de programmer la plantation de 66 arbres dont 16 fruitiers sur une partie qui sera aménagée en verger en libre accès.

Un espace aménagé mais aussi protégé par le PLUI

Dans une ville en mutation, les espaces verts sont toujours la cible des bâtisseurs et des bétonneurs, mais dans le cas de cette nouvelle coulée, les précautions ont été prises pour qu’elle ne soit pas soumise à pression dans l’avenir. « En fait l’espace vert qui existera quand on aura terminé les travaux d’aménagement de la coulée verte restera durablement puisque il n’est pas prévu d’espace constructible sur cet espace dans le cadre du nouveau Plan Local d’Urbanisme Intercommunal et il est même prévu un emplacement réservé pour la conservation de ce parc avec des règles à construire bien délimitées et qui serviront uniquement à l’entretien du parc » rassure Lilian Bouvier.
Si le foncier est protégé pour l’avenir, les riverains à l’origine du projet espèrent de leur côté qu’il gardera son intégrité, redoutant de possibles incivilités. La municipalité restera attentive à cette question.