Le weekend dernier, Olivier Bianchi, a annoncé avoir signalé à la procureure de la République, la publication d’une vidéo satirique générée par l’IA, publiée sur un réseau social (sur un compte privé) dans laquelle, lui, deux de ses adjoints, Cyril Cineux, Thomas Weibel et aussi le député écologiste du Puy-de-Dôme, Nicolas Bonnet, ont la tête écrasée ou tranchée avec un long couteau.
Après être resté discret sur l’affaire, qui a d’ailleurs été relatée dans plusieurs médias nationaux, le maire de Clermont et président de la métropole vient d’annoncer qu’il a finalement décidé de porter plainte en son nom propre et que ses adjoints allaient faire de même. Dans son communiqué, il déclare « Je déplore et je condamne cette violence symbolique contre des élus locaux qui s’inscrit dans un climat national de plus en plus délétère. Délétère et dangereux car nous avons déjà connu plusieurs agressions physiques, parfois très graves, contre des élus qui ont suivi de telles images dégradantes ou des insultes en ligne (…) ni mes collègues élus, ni moi-même nous sommes engagés en politique et pour le service public pour subir ce genre de traitement sur les réseaux. J’ai longtemps laissé passer des messages haineux et insultants, mais aujourd’hui, mes adjoints sont aussi visés et je considère qu’on a passé une ligne rouge et je dis stop ».
Une vidéo satirique qui renvoie vers l’Histoire
« Je suis un démocrate et j’accepte la critique, l’opposition politique » reprend le maire de Clermont. « J’accepte même un certain degré de rudesse dans le débat, elle a toujours fait partie de nos traditions politiques. Je n’accepte pas la menace, l’intimidation physique, particulièrement odieuse quand on en vient à découper une tête au couteau ou la passer au pilon. Cela ne correspond pas aux traditions de modération de notre ville, et je demande à chacun de bien prendre la mesure de ce que peuvent ressentir des élus municipaux, leur famille, leurs amis, à Clermont comme ailleurs en France, quand ils contemplent de telles images de violence regardées par des milliers de gens sur les réseaux sociaux. C’est tout sauf drôle ou anodin comme ce que j’ai pu lire parfois dans les réactions en ligne, qui restent heureusement minoritaires. » Faisant, comme souvent, référence à l’histoire, à propos de cette vidéo satirique, il ajoute « Je renvoie toutes celles et ceux qui relativisent avec indulgence voire complaisance ce type de vidéo aux jours les plus sombres de la haine politique, aux caricatures et même aux appels au meurtre courantes pendant les années trente contre des personnalités politiques de gauche essentiellement, je pense à Léon Blum ou à Roger Salengro pour ne citer qu’eux. Nous savons bien où tout cela nous a menés. Plus proche de nous, les attentats qui ont ensanglanté notre pays suite à des appels à la haine ou à la violence devraient pourtant apaiser les esprits et les débats qui dépassent l’acceptable, pouvant d’ailleurs provenir d’élus locaux eux-mêmes ».
Reste désormais à voir quelles suites judiciaires vont être données.
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