L’acronyme FAC, qui devrait en réalité s’écrire FACCC, désigne le nouveau centre culturel Fontmaure Art et Culture, Charreton, Chamalières. Cette multiplicité assumée, illustre le côté pluridisciplinaire du lieu, pensé pour plusieurs usages, destinés à la fois à la promotion de la culture et à la valorisation du patrimoine.

L’histoire d’une bâtisse prestigieuse

C’est au début du XIXe siècle, en 1807, qu’une famille auvergnate fit construire une bâtisse prestigieuse, sur les hauteurs de Chamalières. Depuis la propriété, la vue sur Clermont est imprenable en particulier sur la cathédrale. Un signe divin, sans doute, puisque la dite famille céda son bien aux sœurs Saint-Joseph du Bon Pasteur. Ces dernières firent construire, à leur tour, une série de bâtiments destinés à accueillir un pensionnat de jeunes filles.

L’architecture est typique des édifices construits à l’époque, rappelant les casernes et les hôpitaux. C’est d’ailleurs en clinique qu’il fut transformé en 1903, jeunes filles et religieuses cédant leur place aux patients souffrant de neurasthénie.
Durant la seconde guerre mondiale, Fontmaure devint un hôpital militaire, puis dans les années 90, un établissement de pointe pour la neurochirurgie, une spécialité transférée par la suite au CHU Montpied. Plongé dans le sommeil et l’inactivité en 1999, le bâtiment entama un long sommeil d’une vingtaine d’années, glanant au passage une inscription Monuments Historiques. La ville de Chamalières en fit l’acquisition et lança l’idée de le transformer en centre culturel.

La FAC : réhabilitation à plus de 3 millions d’euros

Après 3 années de travaux de réhabilitation pour un montant de plus de 3,2 millions d’euros, financés par la commune, la Métropole et l’Europe*, Fontmaure a enfin retrouvé la vie. Une partie de l’édifice a été transformé en immeuble de logement par un opérateur privé, le reste est devenu un centre culturel composé de plusieurs espaces.
Il abrite désormais l’école municipale de Gravure qui accueille, chaque année, une cinquantaine d’élèves de toutes générations. L’artothèque de Chamalières, qui est la seule de la métropole, y a également trouvé sa place. Elle propose pour l’instant 500 œuvres à l’emprunt, dont de nombreuses estampes, parmi les 5 000 du fonds de la ville constitué depuis les années 80. Le catalogue des œuvres empruntables peut être consulté en ligne.
Comme tout bâtiment destiné à héberger des religieux, Fontmaure possédait une belle chapelle caractérisée par son style néo roman. Restaurée à l’identique et désacralisée, elle accueille depuis quelques semaines des concerts et des conférences.
Enfin le dernier élément du centre, l’Espace muséal Victor Charreton, vient tout juste d’être inauguré, mettant ainsi un point final à l’ambitieux programme de restauration.

32 œuvres d’inspiration impressionniste

Le peintre Victor Charreton était natif de l’Isère mais sont épouse était auvergnate. Il a passé une partie de sa vie au Pays des volcans devenant l’un des piliers de la célèbre École de Murol. Autodidacte, ne reconnaissant aucune académie et jouant énormément avec la couleur, il bénéficia d’une belle notoriété de son vivant. Sa production est importante puisqu’il aurait peint, en 40 ans de carrière, pas moins de 2 400 tableaux.
Le chirurgien Robert Chatin, petit-neveu de Charreton, décédé en 2015, avait fait don de 51 tableaux à la ville de Chamalières à la condition que ceux-ci soient exposés. Cette condition est désormais remplie avec un espace au traitement assez contemporain présentant, de manière permanente, 32 œuvres d’inspiration impressionniste. La scénographie de l’espace permet de présenter les paysages en les classant par saison.

FAC : allée de Fontmaure 63 400 Chamalières

*3 219 000 € : Chamalières 55% 1 742 748 € / Europe 1 111 602 € / Métropole  36  650