En organisant la Coupe du Monde de football féminin, la Fédération Française a probablement atteint ses objectifs. Les médias se sont mis au diapason et tout au long de ces quatre semaines, le public, lui-même, s’est mobilisé, d’où un taux de remplissage des stades satisfaisant, malgré quelques affiches moins suivies.
Évidences et contre-vérités
La compétition appelle toutefois quelques évidences et incite à dénoncer quelques contre-vérités. Non, le foot féminin n’est ni aussi spectaculaire, ni aussi rapide, ni aussi technique, ni aussi physique que le jeu pratiqué par les hommes. Les progrès des filles sont toutefois indéniables, au fur et à mesure des générations et du développement de la discipline. Oui, les jeunes femmes font preuve d’un bien meilleur état d’esprit que leurs homologues masculins. Au lieu de sales gosses horripilants, on découvre des joueuses sympathiques et enthousiastes. Et l’on évite, au passage, les contestations, les simulations, les jérémiades, les fausses roulades et les bobos exagérés. Et les crachats répugnants et systématiques devant la caméra. Le football des filles apparaît sain. Mais combien de temps le demeurera-t-il?
Un paysage uniforme
S’il est sans doute souhaitable de promouvoir le sport féminin de compétition, faut-il pour autant, à tout prix, ériger le football comme l’incontournable numéro un? Comme si le ballon rond devait là encore s’emparer de toutes les attentions. Comme s’il n’occupait pas déjà assez de place. Comme s’il n’existait pas d’autres disciplines tout aussi attractives. Faut-il faire du football le sport roi chez les filles parcequ’il l’est aujourd’hui chez les garçons? Est-il nécessaire d’uniformiser les paysages, de gommer les différences? Il n’est pas scandaleux- même si cela tient du discours politiquement incorrect- de prétendre que certains sports conviennent parfaitement aux qualités féminines. Ça n’est pas faire preuve de machisme, encore moins tenir un discours désobligeant.
Simplement au lieu de mettre en valeur les différences, notre époque tend à uniformiser et imposer des modèles exclusifs. Avant même de promouvoir le sport féminin, la Coupe du Monde est donc un événement destiné à imposer le football comme LE sport dominant, incontournable et universel. Sans la moindre alternative… Il est l’exact symbole d’une culture unique.
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