7 Jours à Clermont : John, c’est ce qui fait la singularité de votre duo ? un savant mélange de guitares acoustiques et électriques pour colorer tes compositions ?
John Brassett : Oui, l’idée est d’offrir au public un son diversifié et finalement pas monotone pour livrer nos chansons. Cela amuse les gens en plus. Tout dépend, en fait, du texte de la chanson et du message que nous voulons envoyer.
7 JàC : Cette musique blues, folk, c’est aussi ta marque de fabrique ?
J.B : Blues, country, rock’n’roll, folk, tout cela m’accompagne depuis des années. Je suis né en 1952 et j’ai donc grandi en Angleterre avec toute cette très riche musique des sixties avec les Who, les Stones, Les Kinks et John Mayall pour ne citer qu’eux.
7JàC : C’est un mélange de diverses influences. Comment se porte cette musique blues aujourd’hui ?
J. B : Dans les années 80 et 90, elle a servi de support à de longs solos de guitare, ce qui n’est pas vraiment ce que j’apprécie le plus. C’était un peu une musique de démonstration. Je préfère m’ancrer sur des paroles, du texte à l’image des artistes comme Leadbelly, Jimmy Rodgers, Hank Williams et Alexis Korner. Ce dernier, qui avait une superbe voix, animait une très belle émission à la BBC. Le blues a toujours su voyager grâce à des groupes comme les Stones, Led Zeppelin et c’est important qu’il soit présent aujourd’hui, sous des formes diverses aussi
« Nous savons nous laisser la place sur scène »
7 Jours à Clermont : Plus de 50 ans de carrière pour toi John avec 15 albums à la clé. Comment on se réinvente durant tout ce chemin ?
John Brassett : Quelque fois, je n’ai pas envie de toucher la guitare pendant quelque temps et à d’autres moments l’inspiration arrive, comme ça, et me permet de me remettre au travail. Souvent j’ai les titres des chansons avant les paroles et la mélodie, et je mets tout cela dans mon agenda pour arriver à concrétiser toutes ces idées pour un futur disque. Il faut aussi savoir se remettre en question pour continuer, rien n’est jamais acquis. Savoir se réinventer est fondamental dans ce domaine.
7JàC : L’apport de Fred Leclerc à la guitare électrique est indéniable avec toi. Il vient agrémenter et colorer tes chansons ?
J.B : Cela fait plus de 20 ans que nous jouons ensemble. Nous avons fait aussi des tournées en Angleterre en enchaînant les kilomètres avec tout le matériel dans la voiture. Nous avons joué aussi dans des petits endroits de France, des petits villages comme ici ce soir à Bègues. Sur scène, nous nous laissons la place mutuellement, cela marche bien et Fred a une très belle technique de jeu corrélée à un superbe touché bluesy.
« Différents projets en cours »
7JàC : Quelle est l’actualité de John Brassett aujourd’hui ?
J.B : Nous jouons toujours dans les petites salles et dans les plus grandes aussi. J’ai commencé il y a quelques semaines à enregistrer de nouvelles chansons pour un album prévu pour l’année prochaine. Et mon grand projet, à venir, est d’écrire mes mémoires musicales. Voilà de quoi faire !
7JàC : Pour conclure, quels conseils peux-tu donner aux jeunes qui se lancent dans cette musique qui touche aussi la nouvelle génération ?
J.B : Sans vouloir forcément donner de conseils, il me semble important de rester soi-même, de ne pas essayer d’imiter les autres, de faire front face aux critiques et de finalement trouver sa voie et sa singularité. Il faut oser se lancer si l’envie est bien présente.
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