Le président d’un Conseil départemental se trouve devant un agenda bien rempli. Les dossiers à traiter ne manquent pas, les rendez-vous et les sessions s’enchaînent. Mais à ses heures creuses, Jean-Yves Gouttebel se consacre parfois à l’écriture. En témoigne six livre déjà parus et un septième tout juste publié aux Editions Ramsay. « L’exercice permet de prendre du recul, de mettre noir sur blanc des ides parfois en désordre» estime-t-il. Dans ce nouvel ouvrage, Jean-Yves Gouttebel se livre à un « Éloge de la proximité », « un enjeu considérable à un moment où les territoires aspirent à plus d’indépendance, d’expression et de liberté » explique-t-il.
Une forme vivante

Pour s’adresser à un public le plus large possible et donner un aspect attractif au livre, le président du Département du Puy-de-Dôme a choisir la forme de l’entretien. L’écrivain Joseph Vebret s’est donc glissé dans la peau de l’intervieweur lors d’entretiens qui se sont étalés du début de l’été jusqu’à l’automne. « Le concept de proximité me paraissait simple. J’étais un peu inquiet au début, craignant que nous ne cernions le sujet au bout de quelques séances. Dans la réalité, la notion de proximité induit tout un tas de thèmes et soulève énormément de questions. C’est comme un fil à tirer et nous aurions pu écrire plusieurs ouvrages » estime Joseph Vebret qui fut longtemps journaliste.
La décentralisation responsable
« La volonté des territoires est d’utiliser leurs atouts pour construire des projets de développement » explique Jean-Yves Gouttebel qui cite volontiers l’inscription de la Chaîne des puys/ faille de la Limagne au patrimoine de l’UNESCO comme exemple. Et il poursuit : « La proximité n’est pas seulement une revendication des territoires, c’est une volonté des citoyens. On l’a ressenti au début de la crise des Gilets Jaunes. Ce besoin populaire va grandissant avec l’urbanisation. » Et si l’auteur se livre à un plaidoyer, c’est aussi, qu’au-delà de cette volonté, il estime que la proximité constitue un moyen de résoudre des problèmes contemporains, « recoudre les territoires » et peut-être, « sauver la planète », autant de sujets développés au fil des pages.
Fort de sa longue expérience personnelle et professionnelle, le président du Département se veut un ambassadeur de la décentralisation responsable « à partir d’un Etat qui n’abandonnerait pas les territoires, mais serait un facilitateur. Les problèmes ne se règlent pas seulement à partir de décrets, de lois, les comportements sont aussi importants. » L’ouvrage est évidemment en plein dans son époque et même dans l’air du temps. Jean-Yves Gouttebel, en homme public, espère simplement qu’il va « susciter des débats ».
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