Il les avait si bien chantées. Avec un mélange de gravité et de sérénité, de profondeur et de légèreté. Il s’y était retiré, fuyant l’agitation du monde, celle du music- hall, en particulier. Et c’est là, aux Iles Marquises, qu’il repose, au cimetière d’Atuona, pas très loin de la tombe de Paul Gauguin, dans un paysage immuable, balayé par les vents de l’océan Pacifique. Un havre de paix.
Brel, l’homme du plat pays, où le vent souffle là aussi, celui de la mer du Nord. Brel, le poète agité, déchaîné, le chanteur jusqu’au-boutiste, celui qui laissait tout sur scène. Brel le comédien, le Don Quichotte de L’Homme de la Mancha, celui de Mon oncle Benjamin ou de L’Emmerdeur.
Une « bête » de scène
Pour l’artiste, qui a débuté au Théâtre des Trois Baudets auprès de Jacques Canetti, la consécration est au rendez-vous dès la fin des années 50. Bientôt, il enchaîne les tournées, entraînant un public toujours plus nombreux et conquis. Car Jacques Brel est une « bête » de scène.
A Clermont, au Novelty, d’abord (où il vint pour la première fois le 16 mai 1957), à l’Opéra ensuite, lors de chacun de ses passages, il fait salle comble. Les documents (des photos, des coupures de presse) que nous a fait parvenir Christian Barbalat, le fils de l’ancien directeur de l’opéra, en témoignent.
Une rue à Clermont
Brel aurait pu mourir aux Marquises. L’histoire serait peut-être plus belle. Mais c’est à l’Hôpital Avicenne de Bobigny que, malade, il a vécu ses derniers jours. Quelques Clermontois, peut-être, se rappellent encore de ses prestations enflammées. Sinon, il nous reste ses disques qui suscitent toujours autant d’émotion. Clermont lui a donné le nom d’une rue, pas très loin du Parc Montjuzet et aussi celui d’une salle (à Croix-Neyrat), tout comme la commune d’Aulnat. Le mieux, pour se souvenir, reste peut-être encore d‘écouter La chanson des vieux amants…
Remerciements à Christian Barbalat.
On peut aussi réécouter la Chanson de Jacky, dans laquelle Brel nous parle du whisky de Clermont-Ferrand… !