
Bien-sûr, en fonction de son âge et de son itinéraire, chacun gardera de Charles Aznavour des airs, des images, des paroles, des souvenirs, un refrain… Les chansons ont cela de particulier qu’elles se mêlent étroitement aux histoires intimes. J’écoutais ainsi, récemment, Paris au mois d’août, le très beau titre qu’Aznavour avait enregistré pour le film de Pierre Granier-Deferre en 1966. Cette chanson que ma (grande) sœur passait en boucle sur son électrophone de marque Philips, ou peut-être Grundig, et dont les paroles disaient: « Balayé par septembre / notre amour d’un été/ tristement se démembre/ Et se meurt au passé. »
Un petit homme qui avait tout d’un géant

Le chanteur, compositeur, auteur, interprète et aussi comédien et écrivain, d’origine arménienne (mais né en France), est ainsi décédé à l’âge de 94 ans. Et c’est une belle oeuvre, foisonnante, impressionnante, que laisse derrière lui ce petit bonhomme qui avait tout d’un géant… Jeune, il se rêvait déjà en haut de l’affiche. Et la réalité aura sans doute dépassé de loin les aspirations de ce garçon né dans une famille d’artistes et qui a grandi dans le Paris de l’entre-deux-guerres.
Lors des tournées
Charles Aznavour, célébré internationalement, et notamment aux Etats-Unis où il fut consacré « chanteur de variété le plus important du XXe siècle », tout à la fois par CNN et Time, a aussi sillonné la France lors de nombreuses tournées. Et il vint à plusieurs reprises à Clermont, d’abord au Novelty, salle de cinéma et de music hall de la rue Fontgiève, puis au Théâtre de verdure du Jardin Lecoq. Il y noua une solide amitié avec René Barbalat, alors directeur des Fêtes et cérémonies de la ville, qui avait l’habitude de recevoir les artistes et de les côtoyer. C’est son fils, Christian, qui nous a fait parvenir les photos que nous publions. Et nous le remercions de sa confiance. Elles constituent tout à la fois un hommage à Charles Aznavour et une façon de remonter le temps et peut-être de le conserver…

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